Josh1, un jeune de 15 ans populaire, en seconde au lycée, a une moyenne de près de 19/20. Il est aimable, doux et serviable. Il est poli avec ses parents et est un leader naturel à l’école et à la maison avec ses deux petits frères. Josh est aussi accro à la pornographie sur Internet. Il regarde des images explicites quotidiennement, se masturbe 4 à 6 fois par jour. C’est le frère plus âgé d’un ami qui l’a, pour la première fois, initié à la pornographie alors qu’il avait 9 ans.

Cette histoire est fictive, mais elle décrit un schéma caractéristique observé chez les personnes qui ont été piégées dans le filet de la pornographie. Ce scénario, de plus en plus courant dans le monde entier2, soulève des questions bien fondées et sensibles. Comment les éducateurs doivent-ils réagir quand les ordinateurs de l’école ont été utilisés pour regarder de la pornographie ? Que doit-il se passer quand un enseignant apprend qu’un ou plusieurs de ses élèves sont en butte au désir de regarder de la pornographie et prient ardemment que Dieu les délivre de ce fardeau ? Comment trouver un juste équilibre entre la compassion pour des semblables qui se débattent avec le péché tout en appliquant quand même des textes bibliques tels que 2 Corinthiens 12.21 et Galates 5.193 dans un environnement moderne ? La Bible avertit des graves conséquences auxquelles ceux qui ne se repentent pas de l’« impureté », et des « péchés sexuels », s’exposent. Elle condamne l’« immoralité sexuelle » et l’« impureté ». La pornographie n’est pas spécifiquement mentionnée dans la Bible, mais pour Dieu, elle n’est pas d’une grande utilité – mais un cœur pur l’est ! Ce thème revient constamment dans les Écritures. La supplication de David : « Crée en moi un cœur pur, ô Dieu ! » (Psaumes 51.12, NSB) ; la bénédiction de Jésus sur « ceux qui ont le cœur pur » (Matthieu 5.8, NSB) ; et l’encouragement de Paul de penser à « tout ce qui est vrai, tout ce qui est digne, tout ce qui est juste, tout ce qui est pur, tout ce qui est aimable, tout ce qui mérite l’approbation, ce qui est moralement bon et digne de louange » (Philippiens 4.8) nous montrent clairement ce qui compte pour Dieu et ce que nous devons cultiver et protéger avec compassion dans la vie de nos élèves et du personnel scolaire.

Schémas, facteurs de risque et conséquences

Chaque fois que ce sujet est abordé, il soulève inévitablement la question suivante : « Mais qu’est-ce que la pornographie ? » Dans cet article, la pornographie est tout le matériel vidéo et audio – images et textes – sexuellement explicite, conçu, produit et distribué en vue de la séduction, l’excitation et la gratification sexuelles4.

Tous les utilisateurs d’Internet ne regardent pas la pornographie, et tous ceux qui regardent la pornographie ne sont pas accros, mais le nombre d'accros à la pornographie augmente5. De nombreuses personnes ont un accès privé à l’internet et peuvent accéder à de la pornographie sans craindre d’être découvertes ou reconnues par d’autres6. Le libre accès devient plus courant étant donné que tant de dispositifs – les iPads fournis par l’école, les téléphones portables à la technologie intelligente, les consoles de jeu, les ordinateurs portables et les ordinateurs fixes – se connectent sur Internet. (Voir l’encadré 1)

Chaque école devrait installer des logiciels qui empêchent d’accéder à des sites web douteux à partir de la connexion internet de l’école7 et qui permettent aux administrateurs de retracer l’historique de consultation dans le navigateur de tous ceux qui accèdent aux ordinateurs de l’école. Cependant, cela ne peut limiter l’accès qu’à un nombre restreint des appareils mentionnés plus haut, étant donné que certains d’entre eux peuvent créer leur propre connexion internet sans fil ou même permettre à d’autres appareils de se connecter à Internet.

Les dispositifs équipés d’une caméra et compatibles avec Internet ont la capacité de créer du matériel pornographique (pornographie infantile et juvénile incluse), et par les envois de SMS, les pièces jointes aux courriers électroniques et diverses formes de médias sociaux, l’utilisateur peut diffuser ces images, ce qui rend la fabrication et la distribution de pornographie plus facile, plus rapide et beaucoup plus généralisée. Une autre forme de production de pornographie est communément appelée sextage – l’envoi et la réception de photos, images, vidéos, SMS et courriels entre les appareils mobiles. Aux États-Unis, si des mineurs prennent des photos d’eux-mêmes dans des poses sexuellement explicites puis les envoient en SMS à leurs amis ou les publient sur Internet, ils peuvent être tenus responsables de produire et diffuser de la pornographie infantile ou juvénile. Les accusations sont aussi graves que si les photos, images, vidéos étaient partagées entre un mineur et un adulte. Si une quelconque de ces photos, images ou vidéos, est prise sur la propriété de l’école ou avec des appareils appartenant à l’école, cela pourrait exposer l’école à des poursuites en responsabilité et serait sans aucun doute très ennuyeux pour les parents et l’administration8.

De nombreux adolescents, et particulièrement les garçons, utilisent du matériel pornographique sur Internet. Les recherches estiment cependant qu’environ 40 pour cent de la totalité des consommateurs sont des filles10. N’importe quel appareil branché sur Internet, et n’importe qui capable de cliquer sur des sites web et de lire, voir des photos, des images ou des films, peut accéder à la pornographie. Selon l’Internet Filter Review, qui produit des données sur les recherches des utilisateurs sur Internet, l’âge moyen auquel un enfant est exposé pour la première fois à la pornographie est 11 ans, et près de 50 pour cent des utilisateurs d’Internet ont accédé à de la pornographie11. Les conversations avec les jeunes sur les dangers de la pornographie devraient donc commencer vers l’âge de 8 ans et certainement pas plus tard que 11 ans. (Voir l’encadré 2)

Les explications sur les dangers de la pornographie doivent être données de façon claire et intelligible. Il faut avoir ces conversations avec nos étudiants et nos enfants, et le faire consciencieusement. La pornographie n’enseigne pas à ses utilisateurs une saine sexualité. Bien au contraire, elle présente la sexualité de façon irréelle et présente des actes sexuels peu communs, souvent étranges, comme s’ils étaient banals. De nombreuses survivantes du trafic sexuel rapportent qu’il est courant que les auteurs de ce trafic imposent à leurs victimes – d’habitude sous « la contrainte, la coercition, le chantage ou la séduction12 » – le visionnement de pornographie pendant l’exécution des actes sexuels.

La pornographie est une entreprise commerciale conçue pour gagner de l’argent mais qui est liée à une importante activité criminelle, comme le prouvent ses affiliations avec le crime organisé, les activités de gang l’industrie du sexe et de la traite des humains13. Il est illégal pour les enfants de regarder de la pornographie14. Cela est malsain pour le développement de leur sexualité. Ces raisons conjuguées au mandat biblique concernant la convoitise et l’immoralité, nous intiment de nous abstenir de pornographie.

Prévention

Les enfants de 11 à 17 ans15 composent le groupe de consommateurs de pornographie sur Internet qui croît le plus rapidement. On a également trouvé une corrélation entre « des tendances autoritaires de droite » et le développement et le maintien d’une dépendance au cybersexe tant chez les hommes chrétiens que chez les hommes non chrétiens16. Abell et ses collaborateurs17 ont constaté que les chrétiens qui manifestaient les plus hauts niveaux de religiosité autodéclarés avaient des problèmes plus grands avec la pornographie sur Internet. La raison peut en être la perception que regarder la pornographie n’est pas un péché aussi grave que d’avoir une relation sexuelle. Les jeunes chrétiens conservateurs, eux aussi, considèrent que le visionnement de pornographie est un moindre mal qui leur permet de préserver une certaine apparence de pureté sexuelle.

Grandir dans une famille radicale est aussi un facteur qui augmente le risque de dépendance à la pornographie sur Internet18. Les personnes socialement isolées qui n’ont pas d’amis à qui confier leur faiblesse par rapport à la pornographie19 sont également vulnérables. On s’attend souvent à ce que des chrétiens aient des standards moraux plus élevés que d’autres dans leurs cercles sociaux, et cela aggrave le secret et la honte entourant la dépendance20.

Pour ces raisons, il est important de parler aux enfants d’âge scolaire de la pornographie de façon appropriée. Ne pas expliquer pourquoi la pornographie est préjudiciable ouvre la porte à d’autres sources d’information sur la sexualité. Éducateurs et parents doivent travailler conjointement pour discuter avec les élèves de la gravité de ce problème.

Les mineurs sont incapables de traiter cognitivement un matériel sexuel explicite et ils ont de la difficulté à faire la différence entre la fantaisie sexuelle et la réalité. Sans modèles équilibrés d’hommes et de femmes et une éducation sexuelle appropriée, les enfants et les jeunes adultes sont incapables de faire la distinction entre ce qui est juste dans un comportement sexuel normal et sain et ce qui ne l’est pas. Nommons les attentes irréelles, l’exagération de certaines parties du corps, une performance excessive, la violence, l’agression, l’exploitation, etc. Ils peuvent donc présumer que ce qu’ils voient fait partie intégrante d’une relation. Le visionnement de pornographie avant que leur identité sexuelle ne soit complètement formée pousse les jeunes à être sexuellement actifs, au mauvais moment et au mauvais endroit (à l’école, dans les lieux publics) ou avant d’avoir suffisamment de maturité.

Il est donc important de parler à nos élèves, à partir de 8 ans et au plus tard 11 ans, des dangers de la pornographie. On peut commencer par leur dire que le visionnement de pornographie est non seulement illégal mais aussi contre-productif et dangereux. Nous ne nous taisons pas quand nous devons mettre en garde nos enfants contre d’autres dangers : ne pas parler aux étrangers, ne pas courir avec des ciseaux, jouer au football, conduire trop vite, etc. Pourquoi sommes- nous si nombreux à ne pas parler de pornographie ? Quand on voit de la pornographie, même accidentellement en cliquant sur une publicité intempestive, cela provoque une curiosité, une agitation, un sentiment de danger et bien sûr, une excitation sexuelle. Si l’on ne sait pas pourquoi la pornographie est dangereuse, il est difficile, pour quiconque, de résister à la tentation, et c’est particulièrement vrai pour des étudiants chez qui le contrôle des pulsions n’est pas encore pleinement affirmé.

Une autre façon pratique de discuter de la pornographie avec des enfants d’âge scolaire est de l’introduire dans les autres sujets de santé et de sexualité. Il faut pour cela obtenir l’assentiment des parents. Pour que les élèves développent des relations satisfaisantes et positives, ils doivent pouvoir tenir des discussions franches sur les dangers de la pornographie et mieux évaluer son influence sur leur vie21. Il est impératif que les éducateurs et le personnel éducatif acquièrent des connaissances sur le sujet et soient à l’aise de parler des expériences d’une personne accro à la pornographie, afin d’être mieux préparés pour lui faire des suggestions22. Il faut également, obligatoirement, travailler avec les parents afin de partager un message unifié. Vous trouverez plus d’idées pour discuter de ce sujet dans le paragraphe plus bas sous le titre Action personnelle et institutionnelle.

Les chrétiens et la pornographie

Il faut parler de la dépendance à la pornographie dans les écoles d’Église parce que la pornographie est un problème croissant parmi les chrétiens23. Il semble que les chrétiens – contrairement à d’autres personnes – aient certaines vulnérabilités propres au sujet de la dépendance à la pornographie sur Internet24. De façon caractéristique, entre les toxicomanies et le christianisme, il existe une relation inverse qui – étonnamment – est absente quant à la dépendance à la pornographie sur Internet25. Il est représentatif des familles chrétiennes d’être moins informées sur ce que sont une sexualité saine et une sexualité malsaine et leurs limites26. Il faut le reconnaître : aujourd’hui, si nous voulons apprendre quoi que ce soit – changer l’huile de la voiture, faire du surf ou trouver l’épicerie la plus proche – nous consultons Google ou Bing. Si les parents ne parlent pas à leurs enfants de sexe, de pornographie ou de masturbation, ces derniers obtiendront leurs renseignements de leurs copains ou d’Internet27. Si parents et enseignants négligent de parler aux jeunes de pornographie et d’une saine sexualité, nous les invitons à aller sur Google en tapant « comment coucher avec quelqu’un » ou à y chercher les différentes définitions des divers termes sexuels qu’ils entendent à l’école – et même dans les écoles adventistes. Des centaines de milliers de sites web pornographiques, accessibles à partir de leurs appareils portables personnels connectés à Internet, sont prêts à répondre à leurs questions.

Les règles strictes de censure avec lesquelles certains parents élèvent leurs enfants peuvent développer honte et culpabilité en rapport avec des pensées ou des sentiments sexuels, et cela prépare le terrain des dépendances sexuelles, à moins que parents et professeurs communiquent également sur la justification de l’abstinence28. Les recherches ont révélé que les convictions religieuses de certains chrétiens sont déconnectées de leurs pratiques sexuelles. Ils peuvent pratiquer très strictement certaines doctrines religieuses mais en même temps passer 20 heures et plus par semaine à visiter des sites pornographiques29.

Action personnelle et institutionnelle

Depuis de nombreuses années, j’offre de l’aide psychologique à des individus ayant une dépendance à la pornographie, j’enseigne des cours de traitement des dépendances au niveau universitaire et je fais de la recherche sur les dépendances, les comportements de dépendance et les réactions des gens aux dépendances. Ma riche expérience m’a permis de mettre au point quelques conseils utiles pour les enseignants qui prévoient discuter avec leurs étudiants de leur utilisation de la pornographie. Ces conseils peuvent être modifiés et partagés avec les parents.

  • Soyez proactifs. Installez des logiciels de surveillance pour l’accès à Internet sur tous les appareils électroniques, ceux de la maison et ceux de l’école. Cela exigera que les utilisateurs obtiennent la permission de l’administrateur scolaire ou des parents pour accéder à Internet ; limitera l’usage de termes de recherche répréhensibles ; et décidera des genres de sites qui seront accessibles. Les logiciels les plus courants sont SpectorSoft, WebWatcher, Tattletae et Net Nanny. Pour plus d’information en matière de sécurité sur Internet, voir le récent article d’Annette Melgosa et de Rudy Scott en anglais dans La Revue : School Internet Safety.
  • Gardez votre calme. Les humains ont une curiosité naturelle. Laissez un espace dans votre école, votre classe ou votre foyer pour de franches discussions sur la pornographie et ses dangers. Si vous n’êtes plus maître de vous – vous criez et pestez, vous condamnez et humiliez l’enfant par rapport à la pornographie – vous pouvez faire du tort par cette attitude en augmentant la honte et le secret, deux ingrédients clés pour développer et renforcer une dépendance. Le livre des Proverbes nous conseille de garder notre calme et prévient : « L’homme stupide fait étalage de tous ses sentiments ; le sage se retient de montrer les siens » (Proverbe 29.11, NBS). Quand des élèves vous abordent par curiosité, priez pour leur répondre sans perdre votre calme.
  • S’intéresser au sexe est normal. La pornographie est dangereuse pour quiconque, mais elle l’est particulièrement pour les mineurs. Par contre, les désirs sexuels sont normaux, et le visionnement de pornographie ne fait pas d’un individu un pervers dangereux pour les autres enfants, qui commettra l’adultère ou aura des relations sexuelles avant le mariage ou qui doit être mis au ban de la société. Il arrive que les personnes qui regardent de la pornographie ont simplement besoin de se confier à quelqu’un, et de quelqu’un qui peut les rendre responsables de mettre fin à une activité qu’ils veulent abandonner. Parfois, elles n’ont besoin que d’avoir confiance en quelqu’un qui leur fait confiance. Proverbe 11.13 nous rappelle qu’il faut cultiver la discrétion quand quelqu’un nous dévoile ses luttes secrètes en tout confiance.
  • Soyez patient. Appliquons la leçon de la parabole du serviteur impitoyable dans Matthieu 18. Si nous voulons que les autres soient patients avec nous quand nous faisons des erreurs, nous devons être patients avec les autres. Ceux qui ont déjà essayé de se débarrasser d’une habitude, d’une compulsion ou d’une dépendance savent très bien combien cela est difficile. Il n’en est pas autrement pour les enfants pour qui se débarrasser d’une mauvaise habitude peut être encore plus difficile à cause de l’immaturité du centre de contrôle des pulsions de leur cerveau. Rompre une dépendance est toujours un processus, ce n’est jamais un événement unique. L’objectif est l’abstinence totale, mais il est probable que la personne retourne à ses anciens comportements. Soyez patient. Soyez présent. Communiquez. Rendez la personne responsable sans avoir recours à la honte ou la culpabilité.
  • Écoutez. Ne jugez pas. La Bible exhorte les chrétiens à ne pas juger les autres. Luc 6.37 est particulièrement pertinent quant à la façon dont ceux qui trébuchent doivent être traités : « Ne jugez pas, et vous ne serez jamais jugés ; ne condamnez pas, et vous ne serez jamais condamnés ; absolvez et vous serez absous » (NBS). Les jeunes qui consomment de la pornographie compulsivement savent déjà ce que les autres pensent d’eux. Ils se jugent eux-mêmes infiniment plus durement que les autres ne pourraient jamais le faire. Il vaut mieux alors tout simplement écouter. Les conseillers professionnels disent qu’une écoute attentive aide infiniment mieux une personne à surmonter un obstacle que des attaques autoritaires ciblant son caractère et cherchant à le contrôler et à le condamner. L’école devrait créer un espace sécuritaire, impartial, dans lequel les élèves seraient encouragés à parler ouvertement de ce qui les dérange. Habituellement, les gens désirent plus facilement changer quand ils sentent que les autres les comprennent et les soutiendront au cours d’un tel processus.
  • Savoir quand et où envoyer un élève pour recevoir de l’aide. Les dirigeants dans la communauté et dans l’Église locale devraient connaître les professionnels qui peuvent aider les individus qui ont des problèmes sexuels ou autres. Il serait idéal que les directeurs scolaires aient une liste de conseillers professionnels dans la communauté à partager avec les élèves et leurs parents alors que l’on prend des décisions en vue d’un accompagnement ultérieur.

Conclusion

Les enfants n’échappent pas à la culture actuelle, et s’ils veulent savoir quelque chose, ils vont sur Internet. L’internet est très peu réglementé, ce qui n’en fait pas une source de connaissance amicale ou utile. Les adultes doivent créer des espaces sécuritaires où les enfants et les jeunes adultes peuvent obtenir l’aide nécessaire pour comprendre ce qu’ils trouvent sur Internet. S’ils viennent vous parler de pornographie, ou même s’ils ont été surpris en train de regarder de la pornographie, il est probable qu’ils éprouvent déjà beaucoup de honte et de remord. Augmenter ces sentiments est rarement, voire jamais, productif. Bien au contraire, il vaudrait mieux que les enseignants et les directeurs aient une discussion franche et honnête avec les enfants et les jeunes adultes en leur expliquant pourquoi la pornographie sur Internet et les autres matériels sexuellement explicites sont dangereux. L’encadré ci-dessus vous donne quelques ressources utiles pour animer une discussion sur ce sujet.

Cet article a été revu par des pairs.

Brad Hinman

Brad Hinman, Ph.D., est professeur agrégé de formation de conseillers et coordonnateur du School Counseling Program de l'université Andrews à Berrien Springs, dans le Michigan, aux États-Unis. Il est également conseiller en pratique privée spécialisé dans la thérapie conjugale et familiale, la dépendance sexuelle (y compris la dépendance pornographique), les troubles du comportement chez les enfants et les adolescents et la violence familiale. Brad Hinman a obtenu son doctorat en formation et supervision de conseillers de l'université Western Michigan à Kalamazoo, dans le Michigan. Il a enseigné à tous les niveaux, du primaire au doctorat, dans l'enseignement adventiste du septième jour. Ses centres de recherche comprennent les questions relatives aux hommes, y compris la dynamique familiale, la communication et les troubles du comportement au sein des familles ; l'intersection de la sexualité et du christianisme, y compris l'orientation sexuelle, la pornographie, la dépendance sexuelle et le désir sexuel hypoactif ; et la supervision des employés issus de minorités par des superviseurs issus de la majorité.

Référence recommandée :

Brad Hinman, “PARLER DE PORNOGRAPHIE AVEC LES ENFANTS ET LES JEUNES ADULTES,” Revue d’éducation adventiste 42:1 (Avril–Mai, 2016). Disponible à https://www.journalofadventisteducation.org/fr/2017.3.8.

NOTES ET RÉFÉRENCES

  1. Il s’agit d’un pseudonyme.
  2. “Internet Safety 101: PornographyStatistics”:http://www.internetsafety101.org/pornographystatistics.htm; Covenanteyes: http://www. covenanteyes. com/pornstats/. Sauf indication contraire, tous les sites web cités dans les notes ont été consultés en février 2016.
  3. 2 Corinthiens 12.21 et Galates 5.19. Tous les textes bibliques sont tirés de la Nouvelle Bible Segond, NBS.
  4. John M. Haney, “Teenagers and Pornography Addiction: Treating the Silent epidemic.” Dans Gary R. Walz, Jeanne Bleuer, et Richard K. Yep, éds., Vistas: Compelling Perspectives on Counseling (Alexandria, Va.: American Counseling Association, 2006), pp. 49-52; Kingston et coll., “The Importance of Individual Differences in Pornography Use: Theoretical Perspectives and Implications for Treating Sexual Offenders,” Journal of Sex Research 46:2-3 (mars 2009):216-232.
  5. Michelle Ayres et Shelley Haddock, “Therapists’ Approaches in Working With Heterosexual Couples Struggling With Male Partners’ Online Sexual Behavior,” Sexual Addiction & Compulsivity 16:1 (février 2009):55-78; Gabriel Cavaglion, “Narratives of Self-help of Cyberporn Dependents,” Sexual Addiction & Compulsivity 15:3 (août 2008):195-216; Alex Kwee, Amy Dominguez, et Donald Ferrell, “Sexual Addiction and Christian College Men: Conceptual, Assessment, and Treatment Challenges,” Journal of Psychology and Christianity 26:1 (mars 2007):3-13; Wendy Maltz, “Out of the Shadows,” Psychotherapy Networker 33 (2009):26-35.
  6. Cooper et coll., “Online Sexual Compulsivity: Getting Tangled in the Net,” Sexual Addiction & Compulsivity 6:2 (1999):79-104.
  7. Annette Melgosa et Rudy Scott, “School Internet Safety: More Than ‘Block It to Stop It,’” The Journal of Adventist Education 75:3 (février/mars 2013):26-31: http://circle.adventist.org//files/jae/ en/jae201375032606.pdffiles/jae/ en/jae201375032606.pdf.
  8. Le terme “sextage” (une juxtaposition de “sex” et “textage”) est utilisé pour parler des images et des textes envoyés entre téléphones cellulaires ; cependant, la définition ne se limite plus aux appareils mobiles. Le sextage a des conséquences juridiques dans plusieurs États américains. Voir See Dena T. Saco et coll., “Sexting: Youth Practices and Legal Implications” (Berkman Center for Internet & Society, Harvard University, 2010), p. 3: http://cyber.law.harvard.edu/sites/cyber.law.harvard.edu/files/Sacco_Argudin_maguire_tallon_Sexting_Jun2010.pdf. Accédé le 4 mai 2016.
  9. Gert M. Hald, “Gender Differences in Pornography Consumption Among Young Heterosexual Danish Adults,” Archives of Sexual Behavior 35:5 (octobre 2006):577-585; Jochen Peter et Patti Valkenburg, “Processes Underlying the Effects of Adolescents’ Use of Sexually Explicit Internet Material: The Role of Perceived Realism,” Communication Research 37:3 (avril 2010):375-399.
  10.  Haney, “Teenagers and Pornography Addiction: Treating the Silent Epidemic,” op. cit.
  11. Internet Filter Review, “Internet Pornography Statistics”: http://www.internet-filter-review.toptenreviews.com/internet-pornography-statistics.htmltenreviews.com/internet-pornography-statistics.html.
  12. Saco et al., “Sexting,” op. cit.
  13. Ian O’Donnell et Claire Milner, Child Pornography: Crime, Computers, and Society (Portland, Ore.: Willan Publishing, 2007); Michelle Lillie, “The Connection Between Sex Trafficking and Pornography”: http://humantraffickingsearch.net/wp/the-connection-between-sex-trafficking-andpornography/.
  14. La plupart des pays ont des lois prohibant la pornographie : la production, la possession, la distribution, la réception ou la possession avec l’intention de la distribuer, et particulièrement s’il s’agit de pornographie impliquant des mineurs — soit des enfants de moins de 18 ans. Des visites à répétition sur des sites web de pornographie juvénile suggèrent un schéma de comportement qui peut être utilisé comme preuve dans une cour de justice. Les adultes qui permettent à des enfants de regarder de la pornographie – qu’il s’agisse d’adultes consentants posant des actes pornographiques ou de mineurs faisant de même – peuvent être responsables de négligence et de mise en danger des enfants. Pour plus d’information, voir : “Citizen’s Guide to U.S. Federal Law on Child Pornography,” https://www.justice.gov/criminal-ceos/citizens-guide-us-federallaw-child-pornography. Plus de 115 pays maintenant sont engagés dans une formation au International Centre for Missing and Exploited Children pour apprendre à trouver et poursuivre en justice les prédateurs. Voir : http://www.icmec.org/ train/law-enforcement/ train/law-enforcement/.
  15. Natasha Petty Levert, “A Comparison of Christian and Non-Christian Males, Authoritarianism, and their Relationship to Internet Pornography Addiction/Compulsion,” Sexual Addiction & Compulsivity 14:2 (may 2007):145-166.
  16. Ibid.
  17. Jesse Abell, Timothy Steenbergh, et Michael Boivin, “Cyberporn in the Context of Religiosity,” Journal of Psychology and Theology 34:2 (juin 2006):165-171.
  18. Levert, “A Comparison of Christian and Non- Christian Males, Authoritarianism, and their Relationship to Internet Pornography Addiction/Compulsion,” op. cit.
  19. Mark Laaser et Louis Gregoire, “Pastors and Cybersex Addiction,” Sexual and Relationship Therapy 18:3 (août 2003):395-404.
  20. Paul Cannon et Carol Cannon, “Stranger in the House: Living With a Sexual Addict,” Vibrant Life 94:5 (septembre/octobre 1994):22, 23.
  21. David Delmonico et Patrick Carnes, “Virtual Sex Addiction: When Cybersex Becomes the Drug of Choice,” Cyberpsychology & Behavior 2:5 (février 1999):457-463.
  22. Ibid.; Martha Turner, “Uncovering and Treating Sex Addiction in Couples Therapy,” Journal of Family Psychotherapy 20:2-3 (juillet 2009):283-302.
  23. Mark White et Thomas Kimball, “Attributes of Christian Couples With a Sexual Addiction to Internet Pornography,” Journal of Psychology and Christianity 28:4 (décembre 2009):350-359.
  24. Ibid.
  25. Abell et coll., “Cyberporn in the Context of Religiosity,” op. cit.
  26. Ceux qui luttent avec une dépendance à Internet sont souvent victimes d’un traumatisme quelconque qui a violenté et perturbé leur développement émotionnel, physique, sexuel ou spirituel. À cause de ce traumatisme, ils n’arrivent pas à reconnaître les limites et ont un désir accru de participer à des comportements à risque. Voir Laaser et Gregoire, “Pastors and Cybersex Addiction,” op. cit.
  27. Stephen James et David Thomas, Wild Things: The Art of Nurturing Boys (Carol Stream, Ill.: Tyndale House Publishers, 2009), pp. 316, 317.
  28. Haney, “Teenagers and Pornography Addiction: Treating the Silent Epidemic,” op. cit.
  29. Ibid.