`

Marcoi était allé s’inscrire à une salle de sport, convaincu que l'exercice physique l’aiderait à diminuer les effets du stress. Il venait tout juste de commencer sa première année d'université, et trouvait la transition difficile. Marco a donc pris l’engagement d’aller à la gym tous les deux jours, escomptant les bienfaits d’une bonne santé psychologique. Résultat : son humeur s'est améliorée, il a ressenti moins d'anxiété et de stress, et il s’est senti physiquement plus fort. Cependant, au fil du temps, ces bénéfices sont devenus de plus en plus difficiles à atteindre. Par conséquent, Marco a intégré la course à pied dans son entraînement. Les jours où il ne s'entraînait pas, il avait du mal à se concentrer aux cours et ne ressentait pas autant de plaisir dans les activités qu’il aimait faire auparavant. Alors, il a décidé d'augmenter à deux fois par jour sa dose de course à pied et de séances d'entraînement, parfois en séchant des cours pour aller à la salle de gym. Bientôt il ne pouvait penser à rien d’autre qu’aux entraînements et aux moyens de pouvoir s’adonner à encore plus d'activité physique afin d'atteindre ce même niveau de réduction du stress.

Les habitudes de Marco en matière d’entraînement physique ont commencé à avoir des répercussions sur sa vie sociale ainsi que sur ses résultats académiques. Il bloquait les appels téléphoniques de ses amis chaque fois qu'il se trouvait au beau milieu de ses exercices habituels. En raison de son stress dû au déclin de sa performance académique, ainsi que du manque de soutien social, Marco a encore augmenté la dose de sport, qui était déjà importante. Et finalement, il a échoué dans tellement de cours qu'il a dû abandonner ses études.

La dépendance à l'exercice physique peut se produire, que les étudiants vivent à la maison ou dans un endroit où ils sont responsables de leurs propres horaires et donc, où ils ont moins de supervision générale. Les éducateurs, le personnel des établissements et les parents doivent surveiller les signes avant-coureurs et les comportements symptomatiques de la dépendance à l'exercice physique afin d’anticiper une intervention au moment opportun. Les établissements d’enseignement peuvent fournir aux étudiants des lignes directrices sur la manière d’équilibrer la proportion d’entraînement sains avec d'autres activités nécessaires afin qu'ils puissent adopter une approche holistique quand il leur appartient de créer leur propre emploi du temps quotidien.

La nature de la dépendance à l'exercice physique

L'exercice physique apporte de nombreux bienfaits physiques et psychologiques : cela diminue la résistance à la fatigue, améliore la force musculaire, réduit l'incidence des maladies cardiovasculaires, abaisse le risque de dépression et réduit les effets du vieillissement.ii Ces bienfaits peuvent être acquis en s’adonnant à des exercices modérément intenses de trois à cinq fois par semaine.iii Cependant, les activités physiques excessives (définies par Landolfi comme accaparant la majorité du temps d'une personne) ont des résultats négatifs qui peuvent se transformer en une dépendance si elles arrivent à un point où elles prennent tout notre temps.iv Par exemple, une étude a montré que ceux qui s’engagent dans des filières sportives avaient un plus grand risque de développer une dépendance à l'exercice physique par rapport à la population générale.v

La dépendance à l'exercice physique n'est pas reconnue dans le Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorder [Manuel de diagnostic et de statistique des troubles mentaux] (DSM-5).vi Ce type de comportement est plutôt défini comme une dépendance comportementale. Bien qu'il n'y ait pas de définition uniforme de la dépendance au sport, les chercheurs parlent systématiquement des symptômes suivants : un besoin irrépressible d'activité physique habituelle qui se traduit par un comportement incontrôlable et excessif vis-à-vis des exercices physiques, et qui produit des symptômes physiologiques et psychologiques tels que l'anxiété et la dépression.vii (Voir encadré 1). Hausenblas et Downsviii ont identifié la dépendance au sport comme ayant les mêmes critères diagnostiques fondamentaux que la dépendance comportementale, qui inclut la tolérance, le retrait, le manque de contrôle, les effets d'intention, le temps, la participation réduite à d'autres activités et la continuité.ix

Prévalence et facteurs de risque

Des millions de gens s’adonnent à l’exercice physique pour être en bonne santé. La vaste majorité d'entre eux ne seraient pas classés comme souffrant d’une dépendance.x Une étude menée en 2012 sur l'ensemble de la population hongroise a interviewé un groupe de 474 personnes qui font de l’exercice physique au moins une fois par semaine, et a déterminé que seulement 0,5 % des personnes interrogées couraient le risque de développer un comportement addictif vis-à-vis du sport.xi Cependant, en termes de prévalence, les recherches ont produit des résultats variables. Hausenblas et Downsxii ont rapporté qu'entre 3,4 et 13,4 % de leur échantillon d'étudiants universitaires, dont la moitié était impliquée dans des sports, étaient exposés à la dépendance à l'exercice physique. Un échantillon d'étudiants en sciences et en psychologie du sport a révélé que, sur la base de l'Inventaire de la dépendance à l’exercice (EAI), développé par les auteurs,xiii 3 % se profilent comme étant à haut risque de dépendance à l'exercice.

Cependant, parmi les personnes impliquées dans les sports récréatifs, la prévalence semble être plus élevée. Szabo et Griffithsxiv ont constaté que 6,7 pour cent des étudiants en sciences du sport étaient exposés à la dépendance à l'exercice physique, et Blaydon et Lindnerxv ont indiqué que 30,4 % des triathlètes pouvaient être identifiés comme étant dépendants au sport, selon le Questionnaire de la dépendance à l'exercice (EDQ).xvi

Dans une autre étude menée sur des coureurs, les chercheurs ont conclu que 26 % des hommes et 25 % des femmes interrogés pourraient être classés comme souffrant d’une dépendance au sport.xvii Cette conclusion était en accord avec d'autres recherches, qui ont constaté une prévalence plus élevée des dispositions addictives vis-à-vis de l'exercice physique chez les hommes (comme Marco, au-début du présent article) et les étudiants universitaires.xviii Par ailleurs, une étude sur les athlètes universitaires hispaniques, comprenant des étudiants en sport et des étudiants non-sportifs, centrée sur un groupe d’ultra-marathoniens utilisant le système psychométrique de l’Inventaire de la dépendance à l’exercice (EAI), a révélé que les hommes obtenaient des résultats plus élevés que les femmes, et les ultra-marathoniens obtenaient de meilleurs résultats que les deux groupes d'étudiants universitaires.xix

La prévalence du risque de dépendance au sport était de 7 à 10% chez les athlètes universitaires et de 17% chez les ultra-marathoniens. Alors que la plupart des études sur la dépendance à l'exercice ont impliqué des adultes, une étude menée par Downs, Savage et DiNallo a montré que la dépendance à l'exercice physique était également répandue chez les adolescents. De leur échantillon de 805 élèves du secondaire, 6 % ont été classés comme étant à risque de dépendance à l'exercice physique. Cependant, parmi les garçons, 8 % ont été classés comme étant à risque de dépendance au sport, par rapport à seulement 4 % pour les filles.xx Ceci répliquait les résultats antérieurs trouvés par Villella et al., qui avaient interrogé 2853 élèves âgés de 13 à 20 ans. Leur recherche classifiait 10,1 % des hommes comme étant à risque de dépendance au sport, par rapport à 6,3 % des femmes.xxi

Développement et étiologie

Il a été suggéré que les gens deviennent dépendants au sport en raison des mécanismes physiologiques impliqués dans l'exercice physique comme, par exemple, l'euphorie ressentie par de nombreuses personnes pendant les activités physiques intenses.xxii L’exercice physique intense, défini comme 70 à 90 % de la fréquence cardiaque maximale, donne comme résultat l’activation du système opioïde endogène, induisant une concentration importante d'endorphine.xxiii Cela agit comme un renforçateur post-exercice ; par conséquent, la personne commence à avoir envie de cette émotion forte causée par la libération de cette substance semblable aux opioïdes. Il en résulte donc un cercle sans fin, car cette humeur intense ne dure pas longtemps.

Cependant, une autre théorie sur l'étiologie de la dépendance à l'exercice physique recourt à une explication psychologique. Morris et al.xxiv ont constaté que les coureurs réguliers (ceux qui couraient au moins trois fois par semaine), qui cessaient de courir, présentent une plus grande dysfonction sociale, des symptômes somatiques et de l'anxiété après seulement une semaine, comparés à ceux qui ont continué à courir. Les chercheurs ont suggéré la possibilité selon laquelle un changement d’activité physique habituelle en une dépendance à l’exercice augmente la dépendance chez les personnes qui font du sport dans le but d'échapper à des émotions pénibles.xxv Pour eux, l'exercice physique permet d'échapper à un stress dérangeant, persistant et incontrôlable.xxvi

Sur la base de cette théorie, les étudiants de tous les niveaux peuvent être exposés au risque de la dépendance à l'exercice physique en raison de la variété des facteurs de stress académique auxquels ils sont confrontés, ainsi que des pressions sociales venant des amis et des autres élèves.xxvii Ils se tournent donc vers le sport comme moyen de gestion du stress, convaincus que l'exercice constitue un moyen sain d’y faire face, comme il l’est recommandé dans les écoles et dans les médias.xxviii Par conséquent, il arrive que certains jeunes rationalisent le nombre exagéré des exercices physiques qu’ils pratiquent, ce qui peut causer, progressivement, des conséquences néfastes sur leurs obligations académiques et leurs activités quotidiennes habituelles. Cela leur fait ressentir des sentiments psychologiques négatifs tels que l'irritabilité, l'anxiété et la culpabilité si un événement imprévisible les empêche de s’entraîner.xxix La perte de leur mécanisme de gestion du stress, c’est-à-dire l'activité physique, engendre une perception accrue de la vulnérabilité au stress, ce qui amplifie le sentiment négatif associé au manque d'exercice. Cette pression amène l'adolescent à reprendre son régime d'exercices physiques excessifs au détriment de ses obligations quotidiennes, dont ses études, ce qui incite à davantage de stress et qui, finalement, plonge l'étudiant dans l’engrenage d’un cercle vicieux.xxx

Les recherches sur la prévalence de la dépendance à l'exercice physique sont complexifiées par une variété de problèmes, dont la plupart causent l’apparition de celle-ci en même temps que d'autres troubles. Par exemple, des études ont établi des liens étroits entre la dépendance au sport et diverses formes de troubles alimentaires.xxxi Dans une étude impliquant 125 hommes et femmes parisiens qui se sont identifiés comme des accros de l’exercice physique, 70 % ont déclaré être boulimiques.xxxii Une autre étude concernant les triathlètes a rapporté que 52 % de l'échantillon pourraient être classés comme souffrant d’une dépendance au sport.xxxiii Parmi ceux-ci, 50 % des femmes ont été classées comme souffrant d’un trouble alimentaire, par rapport à 27 % des hommes.

En outre, les troubles alimentaires sont souvent accompagnés de niveaux élevés d'exercice physique, ou de dépendance à l'exercice physique. Une étude menée sur des adolescents anorexiques et boulimiques cliniquement diagnostiqués a révélé que 80% des participants anorexiques se livraient à des comportements addictifs vis-à-vis de l'exercice physique, par rapport à 25% des adolescents boulimiques.xxxiv Par conséquent, cette comorbidité rend difficile la possibilité de distinguer laquelle de ces dépendances est le problème principal. Cependant, une étude de 2004 visait à déterminer si les deux types de dépendances à l'exercice physique primaire et secondaire pouvaient être considérée comme des conditions distinctes et indépendantes.xxxv Les chercheurs ont découvert que non seulement la dépendance à l'exercice physique primaire est distincte de la dépendance à l’exercice secondaire, mais aussi que la dépendance peut exister sans qu’il y ait de trouble alimentaire.xxxvi

Dans le DSM-5, la dépendance à l'exercice physique n'est pas un trouble distinct, par conséquent, il n'existe aucun outil de diagnostic. Au lieu de cela, il y a seulement des instruments développés par les chercheurs pour déterminer si un individu peut être classé comme souffrant ou non d’une dépendance à l'exercice physique. Il en résulte des différences dans l'épidémiologie et les estimations de la prévalence chez divers chercheurs.xxxvii Plusieurs études ont examiné la relation entre la personnalité et la dépendance à l'exercice physique. Hausenblas et Giacobbixxxviii ont trouvé une corrélation certaine entre le perfectionnisme et les symptômes de la dépendance à l'exercice physique. D'autres chercheurs ont constaté que le comportement obsessionnel-compulsif et l'anxiété ont un rapport certain avec la dépendance à l'exercice physique.xxxix

Conséquences de la dépendance à l’exercice physique

Une conséquence grave de la dépendance à l’exercice physique, comme c'est le cas pour de nombreuses dépendances comportementales, est la réduction du temps consacré aux activités sociales, récréatives et spirituelles, ainsi que le manque de concentration au travail et aux études.xl Une activité physique excessive peut également accroître le risque de blessures. Des études ont révélé que les personnes souffrant de dépendance à l'exercice physique continueraient à s’exercer même en cas de blessure, ou après des blessures répétées.xli

La prévention

Certains chercheurs ont identifié plusieurs caractéristiques préexistantes chez les personnes souffrant de dépendance au sport, telles que la névrose, le perfectionnisme et l'extraversion.xlii Les personnes hautement névrotiques peuvent être sujettes à un excès d'inquiétude ou de préoccupation sur leur santé et leur apparence, et s’adonnent ainsi à des excès d’exercices physiques au point d’engendrer une addiction.xliii De plus, la dépendance à l'exercice physique est également liée avec certitude à une faible estime de soi, vécue par ceux qui se préoccupent de leur identité et qui ont des sentiments d’insécurité et d’anxiété.xliv Les entraîneurs, les parents, professeurs de sport, les amis et les camarades jouent un rôle important dans le développement de l'identité personnelle des jeunes.xlv Il ne faut donc pas s'étonner de voir que les personnes qui cultivent une philosophie du « il faut » vis-à-vis des activités physiques courent un risque plus élevé de dépendance au sport.xlvi

Étant donné que cette combinaison existe, les parents, les éducateurs et les amis doivent surveiller ce qu'ils disent et font en présence des jeunes prédisposés à ce type de dépendance.xlvii Les commentaires positifs, tels que les compliments pour leurs réalisations et les programmes d'exercices physiques modérés, savamment conçus, sont essentiels pour assurer, à l’endroit de ces individus, des expériences saines dans leur pratique sportive.xlviii Les programmes d’entraînement peuvent consister en des activités aérobies continues de 30 à 60 minutes, de trois à cinq jours par semaine, qui maintiennent une fréquence cardiaque maximale se situant entre 50 à 85 % de la réserve de fréquence cardiaque. Les recherches démontrent que les jeunes peuvent recevoir les bienfaits de l'activité physique en se livrant à seulement 30 minutes d'exercice aérobie par jour.xlix

Les personnes concernées par la dépendance au sport montrent souvent une extrême inquiétude quant à leur image physique, à leur poids et au contrôle sur leur alimentation.l Les adultes attentifs peuvent aider à prévenir la dépendance en aidant les enfants à développer une image d’eux-mêmes positive. Et plus tard, au fur et à mesure que les jeunes passeront par les changements de la puberté, les parents et les éducateurs pourront les aider à stimuler leur image en faisant preuve d’acceptation et de soutien, en fournissant des messages positifs et en encourageant d'autres qualités qui valorisent l'apparence physique. En outre, les adultes peuvent aider les jeunes à adopter des comportements plus sains en matière d'alimentation et d'activité physique en modélisant les comportements sains, en offrant un environnement qui permette aux jeunes de faire plus facilement des choix sains, de se concentrer moins sur le poids et plus sur les comportements et la santé globale, et en instaurant un environnement propice à l'amélioration de la communication.li

Suggestions pour le personnel scolaire

Les étudiants qui souffrent de dépendance au sport ou de troubles alimentaires devraient probablement être orientés vers des professionnels de la santé mentale. Cependant, les enseignants et les directeurs d'école peuvent prendre un certain nombre de mesures pour aider à identifier les risques et à prévenir cette dépendance.

  • Sensibiliser. La sensibilisation est toujours la première étape pour aborder n'importe quel type de problème ou de préoccupation. Le personnel de l'école devrait être informé sur les signes potentiels de la dépendance à l'exercice physique. (Voir encadré 2.) Les écoles peuvent offrir de la documentation et organiser des séminaires pour aider les parents à mieux accepter, soutenir et encourager les qualités qui augmenteront l'estime de soi de leurs enfants.lii
  • Servir de modèles. Le personnel de l'école peut aussi servir de modèle pour les élèves en pratiquant et en encourageant des modes de vie sains. Les enfants qui se préoccupent du perfectionnisme, ou souffrent de trouble obsessionnel compulsif, sont plus enclins à tomber dans la compulsion vis-à-vis de l’activité physique, et s’exposent ainsi au risque de comportement addictif par rapport à celle-ci.liii
  • Garder ouvertes les lignes de communication. Lorsqu'ils soupçonnent qu'un élève peut avoir une dépendance à l'égard de l'exercice physique, les enseignants et les directeurs doivent informer les parents et orienter l'enfant vers un conseiller approprié pour apprendre d'autres méthodes de régulation des émotions.liv Adopter une approche multiforme pour prévenir la dépendance à l'exercice physique signifie accompagner les élèves et développer des stratégies pour les informer sur les pratiques sportives appropriées. Les enseignants, les éducateurs en matière de santé, les entraîneurs, les instructeurs de conditionnement physique et les autres professionnels devraient coopérer et garder la communication ouverte pour reconnaître les signes de dépendance à l'exercice physique – et intervenir – lorsque ces signes apparaissent.
  • Utiliser le programme d'études pour enseigner des comportements sains. Les éducateurs et les instructeurs de santé et d'éducation physique peuvent organiser des mini-cours pour les étudiants – des cours qui confirment les bienfaits de l’activité physique, mais qui avertissent également que perdre le contrôle de son comportement peut être aussi dangereux pour la santé que l'abus de substances dangereuses.lv Les mini-cours devraient également reprendre les croyances holistiques de l'adventisme sur la maîtrise de soi et la modération. Les Églises locales peuvent également tenir des séminaires pour sensibiliser les membres à l’activité physique appropriée et aux étapes à suivre pour prévenir sa dépendance.

Stratégies utilisées par les professionnels de la santé mentale

Si une personne est orientée vers un traitement en raison d’une dépendance à l'exercice physique, les professionnels de la santé mentale peuvent d'abord l'aider à prendre conscience du problème et du besoin de traitement. Les techniques d'entrevue motivationnelle sont souvent utilisées pour venir en aide à ceux qui cherchent de l'aide.lvi Les professionnels de la santé mentale doivent préciser que l'exercice physique excessif peut avoir des conséquences négatives et qu’il doit être modifié, modéré et contrôlé. La prochaine étape peut être la thérapie comportementale cognitive, qui est généralement la forme recommandée de traitement pour de nombreux types de dépendances, y compris la dépendance à l'exercice physique.lvii Dans cette situation, identifier et corriger les pensées automatiques négatives de la personne (par exemple : « J'ai échoué misérablement parce que je ne pouvais pas terminer mes exercices physiques habituels ce matin ») qui conduisent à un comportement inadapté et à des émotions négatives, constituent la clé de la réussite.lviii

Les thérapeutes accrédités peuvent également recommander de nouvelles formes d'exercice physique ou fournir des stratégies pour modérer celui-ci. Étant donné que la pratique sportive modérée est considérée comme une habitude saine, un objectif du traitement pourrait consister à revenir à une pratique modérée.lix Bien que les enseignants ne se sentent pas toujours qualifiés pour appliquer ce type de stratégie, il est toujours bon qu'ils soient vigilants lorsqu'un élève semble afficher des signes de dépendance au sport. Une fois qu'ils ont identifié un problème, les éducateurs ont besoin d’orienter leurs étudiants vers des spécialistes. Une évaluation psychologique minutieuse et une intervention soutenue peuvent être nécessaires pour prévenir un comportement qui pourrait créer un cycle autodestructeur.

Conclusion

L’activité physique destinée à promouvoir la santé constitue un trait positif que les adultes peuvent modéliser. Les enseignants, les administrateurs, les parents et les autres adultes en position de supervision sur les élèves devraient discuter de l'exercice physique comme ils le feraient au sujet de toute autre substance ou activité potentiellement addictive. Il y a une quantité appropriée qui est idéale. Trop ou trop peu peut avoir des effets négatifs. Lorsque le sport commence à empiéter sur les études, les devoirs, les méditations personnelles et/ou les activités sociales, les adultes impliqués dans la vie de l'étudiant devraient prendre des mesures appropriées pour éduquer et réorienter. Une incapacité à corriger le comportement indique la nécessité d'une intervention professionnelle.

L'identification et la prise en compte des préoccupations au sujet des étudiants qui auraient des problèmes de dépendance au sport peuvent constituer un grand défi. Les employés et les éducateurs de l'école peuvent devoir prendre le temps d'observer le comportement des élèves avant de décider d'intervenir. Le personnel de l'école peut jouer un rôle essentiel en veillant à ce que les élèves fassent de l’exercice physique pendant une période de temps suffisante pour prévenir le stress, mais pas au point que cela interfère avec leur santé et leur bien-être émotionnel. Les résultats peuvent ne pas être immédiats, mais avec l'aide d'environnements éducatifs favorables, les élèves peuvent acquérir des compétences pour se contrôler eux-mêmes et réussir l'équilibre entre les exercices et les autres activités nécessaires.

Les enseignants et les administrateurs des établissements chrétiens ont l'opportunité de rappeler aux élèves que Dieu veut ce qu’il y a de mieux pour eux et qu'Il a prévu un avenir positif pour eux (Jérémie 29:11).lx Tout fardeau que nous portons et qui provoque des comportements autodestructeurs est un fardeau que Jésus veut porter pour nous si seulement nous voulions bien le lui demander (Matthieu 11:28). Toute bataille que nous livrons contre un comportement addictif ou autodestructeur est une bataille que nous ne pouvons pas gagner sans Jésus. Il nous demande de décharger nos soucis sur lui parce qu'il prend soin de nous (1 Pierre 5: 7). Tout ce qui a trait à l’aide, même une aide en rapport à la dépendance, vient du Seigneur (Psaume 121:1-3). Lorsque ces faits sont enseignés aux enfants et aux jeunes adultes par des adultes aimants, ils peuvent se tourner vers Dieu pour obtenir la sagesse et pouvoir éviter la dépendance à l'exercice physique, tout en continuant à s’exercer pour obtenir ses multiples bienfaits.


Cet article a été révisé par des pairs.

Tammy Bovee

Tammy Bovee, M.S., est la propriétaire de Creative Fitness, SARL, à Springfield, en Oregon, où elle se spécialise dans les programmes d’entraînement destinés aux personnes handicapées. Elle a obtenu son diplôme en sciences de l'exercice physique, axé principalement sur la réadaptation, de la California University of Pennsylvania en Californie, en Pennsylvanie.

Amanda Gunn

Amanda Gunn, M.S., est la gestionnaire du Laboratoire d'Électrophysiologie du Cerveau à Electrical Geodesics, Inc., à Eugene, en Oregon. Elle a obtenu sa maîtrise en psychologie, axée principalement sur le développement cognitif, de l'Université de l'Oregon à Eugene, en Oregon.

Référence recommandée :

Tammy Bovee and Amanda Gunn, “AIDER LES ÉTUDIANTS À PROFITER DES BIENFAITS DE L'EXERCICE PHYSIQUE,” Revue d’éducation adventiste 42:1 (Avril–Mai, 2016). Disponible à https://www.journalofadventisteducation.org/fr/2017.3.9.

NOTES ET RÉFÉRENCES

  1. Ce prénom est un pseudonyme.
  2. Emilio Landolfi, « La dépendance à l’exercice », Sports Medicine 43:2 (Février 2013) : 111-119.
  3. Ibid.
  4. Ibid.
  5. Attila Szabo et Mark D. Griffiths, « La dépendance à l'exercice chez les étudiants britanniques en sciences du sport », International Journal of Mental Health and Addiction 5:1 (Janvier 2007) : 25-28.
  6. American Psychiatric Association, Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders [Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux], 5ème éd. (Washington, D.C .: American Psychiatric Association, 2013).
  7. Heather A. Hausenblas and Danielle Symons Downs, « Quel seuil ne faudra-t-il pas dépasser? Le développement et la validation de l'échelle de dépendance à l'exercice », Psychology & Health 17:4 (Août 2002) : 387-404.
  8. Ibid
  9. Marilyn Freimuth, Sandy Moniz, et Shari R. Kim, « Clarifier la dépendance à l'exercice : Diagnostic différentiel, troubles cooccurrents et phases de la toxicomanie », International Journal of Environmental Research and Public Health 8:10 (Octobre 2011) : 4069-4081.
  10. Kata Mónok et al., « Propriétés psychométriques et validité concurrente de deux mesures de la dépendance à l'exercice : Une étude à l'échelle de la population », Psychology of Sport and Exercise 13:6 (Novembre 2012) : 739-746.
  11. Ibid
  12. Heather Hausenblas et Danielle Symons Downs, « Relation entre le sexe, les images et les symptômes de dépendance à l'exercice », Psychology of Addictive Behaviors 16:2 (Juin 2002) : 169-172.
  13. Mark D. Griffiths, Attila Szabo, et Annabel Terry, « L'inventaire des dépendances à l'exercice : Un outil de dépistage rapide et facile pour les praticiens de la santé », British Journal of Sports Medicine 39:6 (Juillet 2005) : e30.
  14. Szabo and Griffiths, « La dépendance à l’exercice chez les étudiants britanniques en sciences du sport », op. cit.
  15. Michelle J. Blaydon et Koenraad J. Lindner, « Troubles alimentaires et dépendance à l'exercice chez les triathlètes », Eating Disorders 10:1 (Spring 2002) : 49-60.
  16. `
  17. Jane Ogden, David Veale, et Zelda Summers, «