Patricia S. Jones • Barbara R. James • Joyce Owino • Marie Abemyil • Angela Paredes de Beltrán • Edelweiss Ramal

LE CADRE DISTINCTIF DES SOINS INFIRMIERS ADVENTISTES

Les sanatoriums et hôpitaux adventistes, vers la fin du 19e siècle et au début du 20e siècle, ont établi des écoles de soins infirmiers qui, rapidement, ont été hautement appréciées dans leur communauté, leurs étudiants y recevant une excellente instruction et formation.Comme les patients fréquentant ces installations appréciaient les soins de haute qualité prodigués par les étudiants et par les diplômés, leur réputation n'a fait que croître.

Au 21e siècle, les soins infirmiers font l’objet d’un choix de carrière populaire, tant chez les hommes que chez les femmes, et cela dans diverses parties du monde. Étant donné la pénurie mondiale d’infirmiers et d'infirmières, et la longue histoire de nos écoles fournissant des soins infirmiers de haute qualité, les collèges et universités adventistes tout autour du monde ont activement cherché à offrir des programmes d’enseignement en soins infirmiers qui répondaient, sur le plan éducatif, à la fois aux intérêts de nos jeunes et aux besoins en soins de santé des citoyens de leurs pays. Par conséquent, il est tout à fait possible qu’il y ait un décalage entre la mission de l’enseignement adventiste en soins infirmiers et les forces du marché qui cherchent à attirer les élèves et à stimuler les inscriptions1. Un collège ou une université peut très bien offrir un programme en soins infirmiers qui attire beaucoup d’élèves mais qui ne reflète pas les valeurs et l’héritage de l’enseignement adventiste.

Cet article fait état d’un projet de recherche qui visait à identifier les valeurs particulières des soins infirmiers adventistes du point de vue des infirmiers adventistes et de leurs professeurs tout autour du monde. Le but de ce projet était de créer un cadre qui aiderait les nouveaux et les anciens programmes à refléter l’extraordinaire héritage de l’enseignement adventiste en soins infirmiers. Les chercheuses, en se basant sur les données récoltées dans 33 pays auprès de 213 répondants, ont conclu que les soins infirmiers adventistes partagent trois concepts qui se recoupent, et soutiennent la mission globale tout en la facilitant : la compassion, la communication et la responsabilisation.

Cadres conceptuels

En 1973, la National League for Nursing (NLN – Ligue nationale pour les soins infirmiers) a lancé des ateliers pour aborder la façon dont les cadres conceptuels influencent l’élaboration des programmes en soins infirmiers. Une révision de 50 programmes en soins infirmiers accrédités en 1972 et 1973, a permis de noter que la majorité des écoles utilisaient les concepts homme, société, santé et soins infirmiers comme objectif principal de leurs programmes. Depuis, ces concepts ont été désignés comme étant des concepts clés, ou comme un métaparadigme. On les utilise pour dépeindre le phénomène de la préoccupation majeure des soins infirmiers tant dans leur enseignement que leur pratique. Le concept homme a été plus tard élargi et changé pour être humain, le concept de société a été élargi à celui d’environnement afin d’inclure les contextes tant sociaux que naturels. Une réflexion sur ces documents2 maintenant classiques a servi d’arrière-plan pour le développement d’un cadre conceptuel des soins infirmiers au 21e siècle.

Le projet de recherche

Les principales enquêtrices ont conçu l’étude qualitative dans le but de déterminer ce que les infirmiers et infirmières adventistes ainsi que leurs éducateurs percevaient être caractéristique des soins infirmiers adventistes dans leurs contextes et leurs cultures. Les investigatrices ont récolté des données dans 10 des 13 divisions de l’Église mondiale, soit dans 33 pays. Les infirmiers de huit pays parlaient espagnol, ceux de trois pays parlaient français, et le reste parlait anglais. Des groupes de réflexion de 10 à 15 personnes ont encouragé les débats ouverts, et ceux-ci ont été documentés par des rédacteurs de comptes-rendus mandatés. L’analyse et la classification des données ont été faites selon les principes de l’analyse qualitative3, et avec l’usage du logiciel électronique NVivo 10. Les principales investigatrices ont ensuite analysé les données et les ont classées en fonction de leur pertinence par rapport aux quatre principaux concepts paradigmatiques décrits plus haut. Une analyse soutenue a permis l’identification de concepts clés décrivant les éléments distinctifs des soins infirmiers adventistes selon les perceptions des informateurs. Les constats qui ont découlé de cette analyse ont servi de base à la création d’un modèle et d’un cadre conceptuel qui sont présentés dans cet article comme« un cadre global intégratif des soins infirmiers adventistes ». La cohérence de ces concepts venant de divers horizons nationaux indique qu’ils sont le produit d’une culture professionnelle partagée spécifique à l’éducation adventiste en soins infirmiers.

Méthodologie

En 2013 et 2014, 27 groupes de réflexion composés d’infirmiers professionnels et d’éducateurs en soins infirmiers ont été organisés lors de trois conférences internationales tenues en Indonésie, en Argentine et au Rwanda. Les pays représentés en Argentine comprenaient l’Argentine, la Bolivie, le Brésil, le Chili, la Colombie, le Mexique, le Paraguay, le Pérou, Puerto Rico, et les États-Unis. Les participants des 11 groupes de réflexion menés à Bali en Indonésie, venaient d’Australie, du Botswana, de Chine, d’Inde, d’Indonésie, du Japon, de Corée, de Malaisie, du Népal, du Pakistan, du Pérou, des Philippines, de Thaïlande et des États-Unis. À la conférence au Rwanda, six groupes de réflexion ont été organisés avec des participants représentant le Botswana, le Cameroun, le Congo, la République démocratique du Congo, le Kenya, le Libéria, le Nigéria, et le Rwanda.

Avant les discussions, les animateurs de groupe ont reçu des instructions sur la manière d’organiser un groupe de réflexion et de documenter, résumer et communiquer les résultats aux participants à la conférence. Le tableau 1 présente les questions qui ont guidé les discussions des groupes. Les discussions ont été documentées par écrit, puis les points saillants dans les réponses aux questions ont été résumés. Des données supplémentaires ont été récoltées par le biais de questionnaires distribués à la réunion de l’Adventist International Nursing Education Consortium (AINEC) à l’Union College à Lincoln au Nebraska en mai 2014, et présentés à des éducateurs en soins infirmiers en Australie et en Papouasie Nouvelle-Guinée en août de la même année. Dans toutes les conférences, on s’est servi des mêmes questions pour encourager les discussions dans les groupes de réflexion.

Les données recueillies en espagnol et en français ont été traduites par des investigatrices et/ou des assistantes de recherche bilingues, et entrées dans le logiciel NVivo, tout comme les données recueillies dans les questionnaires écrits. Une fois toutes les données entrées, les deux investigatrices principales, indépendamment, ont commencé à analyser et à coder l’information. L’analyse des donneés4 a débuté par un codage ouvert, soit par une lecture ligne après ligne et l’identification des idées ou des points essentiels. Le tableau 2 donne quelques exemples de ces points essentiels. Les coauteurs ont indépendamment suivi la même procédure.

Le codage ouvert fut suivi d’un codage axial. Il s’agit d’un processus par lequel les idées ou points essentiels déjà identifiés sont organisés et disposés en catégories. Tout d’abord, les points essentiels ont été organisés dans les catégories identifiées par la NLN comme étant les concepts métaparadigmatiques des soins infirmiers5. (Les résultats sont décrits plus bas.) Cette étape franchie, d’autres points essentiels et concepts invariablement signalés dans les données comme décrivant l’enseignement et la pratique des soins infirmiers adventistes ont été identifiés.

Ayant terminé de travailler indépendamment sur le codage ouvert et le codage axial, les deux investigatrices principales ont travaillé ensemble pour faire un codage sélectif, celui-ci identifiant les catégories avec le plus grand nombre de données qualitatives allant dans le même sens. Ces catégories ont été organisées d’après leur pertinence par rapport aux concepts métaparadigmatiques essentiels de la personne/de l’humain, de la santé, de l’environnement, et des soins infirmiers (leur pratique et leur enseignement). Ils ont alors été utilisés dans le développement du cadre d’intégration pour les soins infirmiers adventistes. Le tableau 3 présente quelques commentaires en relation avec chacun de ces concepts de base.

Le caractère distinctif des soins infirmiers adventistes

Les divers niveaux d’analyse ont révélé les concepts distinctifs décrivant les concepts métaparadigmatiques des soins infirmiers dans une perspective adventiste. Ceux-ci se reflètent dans la mission officielle, à travers les descriptions et définitions des concepts essentiels, et dans la nature de l’enseignement et de la pratique des soins infirmiers.

La mission, les valeurs et les croyances des soins infirmiers adventistes

La mission des soins infirmiers adventistes a été révélée dans les données en réponse aux questions sur le caractère unique des soins infirmiers adventistes (voir tableau 1) par des commentaires comme « refléter le ministère de guérison de Christ envers la personne totale » et « la restauration de l’image de Dieu dans les êtres humains ». Ces déclarations s’accordent avec la description qu’Ellen G. White fait de la mission du Christ apportant aux humains une complète restauration, la santé et la paix6

À réfléchir sur ces commentaires, les chercheuses ont abouti à un énoncé de mission des soins infirmiers adventistes qui s’énonce ainsi : Promouvoir la guérison, le bien-être et la restauration de la communication entre les humains et leur Créateur. Les données abondaient en déclarations sur les valeurs inhérentes aux soins infirmiers adventistes. Certaines valeurs n’étaient pas surprenantes – valeurs altruistes de l’amour, de l’empathie, de la compassion, de l’excellence, de la bonté, de l’espoir, de l’intégrité, de la consécration, du service, du respect. Cependant, il a été gratifiant de voir également les concepts d’égalité, de justice, de droits humains, et de charité – ceux-ci reflétant une prise de conscience des maux sociaux actuels – maux que les infirmiers doivent reconnaître et auxquels ils peuvent répondre. Cette insistance sur les droits humains est en accord avec les inquiétudes contemporaines. Par contre, il est intéressant de noter qu’Ellen White, au tout début du 20e siècle, parlait déjà des droits humains en ces mots : « Le Seigneur Jésus demande que nous reconnaissions les droits de chaque individu. Il faut tenir compte des droits sociaux des individus et de leurs droits en tant que chrétiens. Tous sont fils et filles de Dieu, et doivent être traités avec raffinement et délicatesse7. »

Parallèlement à ces valeurs, les chercheuses ont identifié des croyances et des hypothèses qui ont établi la plateforme des concepts et du cadre présentés ici. Nommons, par exemple, la croyance dans la valeur sacrée de la vie, que Dieu est le Donateur de la vie, que le corps est le temple du Saint-Esprit, et que chaque humain est un enfant de Dieu. Étroitement liés à ces croyances et valeurs, il y avait des principes éthiques comme : chaque humain mérite dignité et respect ; les infirmiers devraient favoriser et préserver la dignité humaine ; chaque humain a le droit de vivre. Ces valeurs profondes et ces principes éthiques tenaient une place importante dans les données, et ils étaient considérés comme formant la base des soins infirmiers adventistes.

Les concepts métaparadigmatiques

Les concepts métaparadigmatiques – les humains, la santé, les soins infirmiers, l’environnement – faisaient partie des énoncés des informateurs. Cela a permis d’obtenir de substantielles significations pour les définir dans une perspective adventiste. Ci-dessous nous donnons des extraits des données, et les définitions que nous en avons tirées.

Les humains sont décrits comme étant créés par Dieu dans le but d’entretenir avec lui une relation personnelle. Christ a averti ses disciples : « Demeurez en moi, comme moi en vous. Tout comme le sarment ne peut de lui-même porter du fruit, s’il ne demeure dans la vigne, vous non plus, si vous ne demeurez en moi. C’est moi qui suis la vigne ; vous, vous êtes les sarments. Celui qui demeure en moi, comme moi en lui, celui-là porte beaucoup de fruit ; hors de moi, en effet, vous ne pouvez rien faire » (Jean 15.4, 5, NBS8). La définition des chercheuses, basée sur les données et la Bible, est que les humains sont des êtres intégrés complexes – aux dimensions bio-psycho-socio-culturelles et spirituelles – créés en tant qu’êtres interactifs dans le but d’être en relation avec Dieu, les humains, et la totalité de la création divine.

Les commentaires sur la santé la décrivent comme un état de bien-être global et y incluent les aspects physiques, mentaux, sociaux, spirituels et culturels. Ellen G. White nous avise que notre responsabilité est de coopérer avec Dieu dans la restauration de la santé tant du corps que de l’âme9. Dans cet article, nous définissons la santé comme un bien-être intégré entretenu par l’interconnexion avec Dieu et la totalité de sa création.

L’environnement est un élément qui reflète les lois divines de la beauté et de l’harmonie, et qui influence grandement la santé. Dans les données, on confie aux infirmières et infirmiers la responsabilité de conserver l’environnement, car on considère qu’ils ont la capacité de créer un environnement sain. Ellen White a beaucoup parlé d’environnement. « L’air pur, le soleil, les fleurs et les arbres, les vergers et les vignes, l’exercice en plein air au milieu de ces beautés sont sources de santé, sources de vie10. » Elle dit aussi : « La nature témoigne qu’un Être infini en puissance, en miséricorde et en amour a créé la terre et l’a remplie de vie et de joie11. » Ainsi, dans cet article, l’environnement est décrit comme reflétant les lois divines de la beauté et de l’harmonie ; comme un milieu propre à la guérison, inspirant de l’espoir, et exigeant qu’on le respecte et qu'on le protège.

Les données présentent les soins infirmiers comme une sainte vocation et un service désintéressé qui se manifestent dans le don de soins globaux. (Voir tableau 3) Ellen White a écrit que, dans les soins aux malades, le succès dépend de l’esprit de consécration et d’abnégation qui les accompagne12. Dans cet article, les chercheuses définissent les soins infirmiers comme une sainte vocation de service envers l’humanité, et une science humaine qui favorise la guérison et le retour au bien-être grâce à la communication et la compassion.

L’enseignement et la pratique des soins infirmiers

L’enseignement et la pratique des soins infirmiers sont présentés dans les données comme une vocation et un ministère. Infirmiers et enseignants en soins infirmiers ont été décrits comme ayant une approche interdisciplinaire ; agissant en tant que partisans et agents de changement ; responsabilisant leurs patients et étudiants en vue de ce changement ; et comme modèles (Voir tableau 2). La conviction que les soins infirmiers constituent un appel au ministère implique qu’un enseignant en soins infirmiers accepte lui-même cet appel, mais aussi que ce dernier a la responsabilité additionnelle de susciter cet appel chez ses étudiants. Il doit donc responsabiliser ses étudiants quant à leur croissance et au développement du professionnel compatissant qu’ils désirent devenir. La responsabilisation est effective quand les étudiants se sentent respectés, que leur apprentissage est facilité plutôt qu’entravé, que l’enseignant réfléchit l’amour inconditionnel de Dieu.

L’enseignement des soins infirmiers adventistes a laissé un héritage. L’enseignant qui en tient compte verra s’approfondir son engagement à maintenir et à promouvoir les valeurs et l’éthique sous-jacentes à l’extraordinaire compassion associée à l’enseignement des soins infirmiers adventistes. Par conséquent, l’enseignement des soins infirmiers adventistes est bâti sur un fondement de croyances qui affirment que les humains ont une valeur sacrée car ils sont créés à l’image de Dieu, que la santé est globale, et que les soins infirmiers constituent un appel au service. Les enseignants en soins infirmiers adventistes, à leur tour, respectent la diversité et le caractère unique de chacun de leurs élèves ; ils reflètent l’amour inconditionnel de Dieu ; favorisent la santé et le bien-être de leurs élèves ; et sont des modèles et des promoteurs d’une santé globale. En se basant sur les éléments glanés dans les données, ce document suggère que l’enseignement des soins infirmiers intègre des valeurs, la connaissance, et des compétences ; encourage le développement du jugement clinique et de la compétence professionnelle ; et prépare l’étudiant à une pratique interdisciplinaire.

En plus des commentaires sur la pratique des soins infirmiers que nous venons de mentionner, d’autres descripteurs ont signalé dans les données qu’au portrait de cette vocation, on pourrait ajouter l’offre de soins humains et globaux ; l’encouragement d’une connexion entre les humains et leur environnement ; la responsabilisation du patient dans le changement à opérer en le sensibilisant et en lui donnant le bon exemple. Avec les commentaires en relation avec les concepts métaparadigmatiques, les réponses des informateurs ont apporté des idées essentielles sur l’aspect unique des soins infirmiers adventistes. Ces idées et ces concepts étaient regroupés selon leur sens et leur signification. Les tableaux 4 et 5 présentent les principaux concepts qui ont émergé. En résumé, l’aspect unique des soins infirmiers adventistes tel qu’il se manifeste dans leur mission, leur enseignement et leur pratique, consiste en son insistance sur le caractère sacré de la création divine, et sur l’aspect vocationnel des soins infirmiers, ceux-ci ayant pour mission de promouvoir le bien-être dans tous les aspects de cette création par la compassion, la communication et la responsabilisation.

Concepts clés

La compassion

Avoir de la compassion a longtemps été l’objectif premier de la pratique des soins infirmiers. En fait, la compassion a été décrite comme étant l’essence même des soins infirmiers. Bien sûr, avoir de la compassion peut caractériser d’autres professions et cultures, mais il reste que cela est la valeur fondamentale associée à la discipline des soins infirmiers. Les infirmiers et infirmières adventistes ont fait référence,de façon répétée, à la compassion comme étant le concept prépondérant sous-jacent à leur pratique de soins infirmiers et à leur enseignement. Il y a là une affirmation de la validité de la compassion dans cette profession, et de sa place centrale dans les soins infirmiers adventistes. Les aspects des soins infirmiers adventistes les plus fréquemment mentionnés par les participants dans l’étude ont été l’empathie, la sensibilité aux besoins des autres, une compassion hors norme et un service désintéressé.

Certains théoriciens ont choisi la compassion comme le concept essentiel à partir duquel on pourrait développer un cadre théorique pour cette discipline13. En dépit d’optiques théoriques variées, la plupart acceptent que la compassion soit une caractéristique puissante et distincte de la discipline. Et l’un des objectifs de l’enseignement des soins infirmiers est de développer cette capacité d’avoir de la compassion.

Dans le système de santé actuel, bien que ce soit ce qui le garde humain, l’éthique de la compassion est remise en cause. Selon Sara Fry14, « la nature intime des soins infirmiers exige et renforce l’éthique de la compassion ». Si l’on veut que la compassion survive, il faut mettre en œuvre les valeurs qui sous-tendent les soins infirmiers, par exemple : la défense et le respect des autres êtres humains. Roach15 insiste sur la double nature de la compassion : d’un côté les attitudes et les valeurs, de l’autre les actes. Elle décrit les six qualités de la compassion comme étant la commisération, la compétence, la confiance, la conscience, la consécration et le comportement. Roach avance que la compassion est la manière humaine d’être humain, et que les soins infirmiers sont la professionnalisation de la compassion humaine16. La commisération est sensible aux expériences d’une tierce personne ; la compétence introduit la connaissance et les aptitudes nécessaires pour y répondre adéquatement ; la confiance nourrit la confiance ; la conscience suppose un sens moral ; la consécration entraîne un investissement de temps dans la personne qui est aidée ; le comportement reflète une attitude sincère et une conduite soucieuse du bien-être total du patient, sans exclure la composante spirituelle.

Wikberg et Eriksson17 soutiennent que la compassion est non seulement l’essence des soins infirmiers mais aussi le sujet des sciences infirmières. Elles croient que la raison d’être de la compassion est la souffrance, et que la motivation de la compassion est le soulagement de la souffrance. Elles avancent que la compassion n’est pas un comportement, mais un mode de vie manifesté dans l’esprit d’une relation entre le fournisseur de soins et la personne qui en bénéficie. Cet esprit est caritatif.

Eriksson18 explique que la compassion ne se limite pas à une seule discipline comme les soins infirmiers, mais que chacune des disciplines apporte sa propre compréhension et ses méthodes sur la façon de pratiquer la compassion. Les suppositions implicites de sa théorie sont compatibles avec les croyances adventistes. Par exemple, elle décrit l’être humain comme une entité religieuse composée d’un corps, d’une âme, et d’un esprit ; elle dit que la compassion est un acte d’amour en réponse à la souffrance humaine ; elle affirme que la mission de l’être humain est de servir, et d’exister pour le bien des autres19. La compassion se manifeste dans une relation avec un autre être humain, une telle relation impliquant une éthique, du respect et de la considération pour la dignité et les droits des autres.

Dans les cours de soins infirmiers, le meilleur apprentissage est celui qui s’obtient lorsque les étudiants expérimentent des interactions de compassion avec leurs mentors. Les étudiants ont défini de telles interactions comme « la conscience d’une connexion mutuelle et réciproque entre le soi et l’instructeur qui leur permet de chercher un sens et une plénitude, et de grandir en tant qu’infirmières et infirmiers professionnels pleins de compassion »20. La compassion se communique subtilement par les professeurs, tant dans leurs cours que dans leurs interactions avec leurs élèves21. Beck22 décrit les interactions de compassion comme étant des dimensions simultanées et mutuelles d’intimité, de proximité, de partage et de respect. Des outils de mesure des perceptions de la compassion des instructeurs ont été mis au point23. Les comportements de compassion des professeurs peuvent aussi être évalués par les étudiants en soins infirmiers à la lumière des six qualités de la compassion selon Roach24 décrites plus haut. Quand les étudiants en soins infirmiers perçoivent une forte connexion compatissante entre eux et leurs professeurs, ils sont habilités à renforcer la connexion compatissante avec leurs patients et à leur offrir de l’aide spirituelle25.

La communication

L’idée de se rapprocher de quelqu’un en tant que concept primordial pour la pratique des soins infirmiers adventistes et leur enseignement est ressortie dans les déclarations et les éléments conceptuels des données. Par exemple, il y a eu des références à l’interaction sociale, la communication thérapeutique, la présence, l’écoute active, et une relation personnelle avec Dieu. (Voir tableau 5) En se basant sur ces déclarations, et en accord avec Eriksson, les chercheuses croient qu' « établir une relation est, sans aucun doute, un des besoins humains les plus fondamentaux… et c’est une dimension importante de ce que c’est que d’être humain26. » Que le rapprochement ait lieu dans la famille ou dans la communauté, se rapprocher des autres est essentiel au bien-être humain. De plus,de saines relations à tous les niveaux exigent une authentique communication avec le soi. Mais, par-dessus tout, il est indispensable d’être connecté avec Dieu, cette connexion nous donnant la force de nous connecter aux autres. Même les individus atteints de troubles du spectre autistique eux pour qui communiquer est difficile reconnaissent le besoin d’établir une relation avec Dieu27.

Ellen G. White a écrit que « Christ est venu sur cette terre et s’est placé devant les enfants des hommes…afin qu’à travers notre communion avec lui nous recevions, révélions et partagions28. » « Notre croissance dans la grâce, notre joie, notre utilité – tout dépend de notre union avec Christ. C’est en étant en communion avec lui… que nous croîtrons en grâce29. » Un auteur sur les soins infirmiers a décrit la vie comme un voyage fait d’attachements et de détachements physiques, psychologiques et spirituels30. Un autre auteur a signalé de fortes preuves que les relations avec les autres sont liées à des résultats positifs, particulièrement en période de stress et lors de traumatisme31.

Le concept de présence, bien que difficile à décrire, a été spécifiquement mentionné dans les données. La majorité des infirmières peuvent affirmer qu’être pleinement présentes auprès d’un patient peut avoir un effet curatif sur le corps et l’esprit de la personne en besoin de soins. Pareillement, la communication thérapeutique et l’écoute active peuvent être des interventions curatives. La relation personnelle de l’infirmier avec Dieu influence et approfondit cette présence qui peut se communiquer par la prière ou même le silence.

La relation élève-professeur profite également, et puissamment, d’une proximité entre les deux. Dans les données, il était clair que le mentorat, l’aide et la coordination d’expériences éducatives sont nécessaires. Mais pour que les professeurs facilitent efficacement l’apprentissage et le mentorat, le professeur et son élève doivent établir une relation solide, grâce à des échanges interactifs, et l’élève doit se sentir entendu et compris.

Feely et Long32 ont développé une théorie de la communication afin de guider la pratique des soins infirmiers envers les patients qui souffrent de dépression. Ces auteurs décrivent les soins de cohésion comme étant un processus qui utilise le soi pour rapprocher les humains les uns des autres. Pareillement, ils décrivent le soi comme étant l’âme ou l’esprit de la personne – sa façon particulière d’être, de voir, de penser et de sentir. Établir une relation avec les membres de la famille est une intervention sérieuse pour les infirmières et infirmiers qui soignent des individus. Dans la pratique en soins infirmiers de famille, réconcilier les membres de la famille est une intervention efficace. En mettant les patients en contact avec les ressources humaines et techniques nécessaires facilitant le bien-être, on les responsabilise et ceci augmente leur énergie pour leur croissance, leur rétablissement, et leur intégralité33.

La responsabilisation

C’est à Florence Nightingale34, qui a inauguré les soins infirmiers modernes, que l’on doit la notion que les infirmières et infirmiers doivent être habilités à donner des soins de qualité qui améliorent les résultats chez les patients. L’idée que l’on ait le pouvoir d’influencer quelqu’un ou quelque chose est un concept dynamique qui imprègne tous les aspects de la pratique et de l’enseignement des soins infirmiers. Les infirmiers ont besoin de réaliser qu’ils ont ce pouvoir35, mais aussi de sentir qu’ils ont la responsabilité d’impliquer leurs patients dans leurs soins et l’amélioration de leur santé globale36. Les éducateurs en soins infirmiers doivent également encourager leurs étudiants à viser un apprentissage tout au long de la vie et un développement professionnel continu37. C’est ainsi que se crée un cycle continuel de responsabilisation.

La littérature décrit plusieurs genres de pouvoir : pouvoirs légal, coercitif, rémunérateur, normatif et professionnel. Les soins infirmiers sont particulièrement intéressés par le pouvoir professionnel38. La connaissance constitue la première étape vers le développement du pouvoir professionnel, mais pour exercer une influence il faut beaucoup plus qu’une accumulation de connaissance. Dans le modèle présenté dans cet article, l’habilitation permet d’inspirer et de motiver les patients et les étudiants afin qu’ils atteignent leur objectif d’être en santé, de remettre en question les paradigmes existants, d’accepter le changement, de faire face à l’adversité, de persévérer, de surmonter et vaincre les difficultés qui se dressent sur le chemin du bien-être global. Une grande partie de l’inspiration et de la motivation nécessaires pour l’autonomisation s’acquiert par l’exemple et le mentorat.

Élèves et patients doivent se sentir respectés. Promouvoir, inspirer et motiver (concepts importants dans le processus d’autonomisation) exigent d’être connecté à la Source de la vie et avec les individus que l’on désire encourager. Selon Ellen White, Christ a révélé quel était le secret d’une vie puissante, soit la communion avec son Père céleste. Il se retirait souvent dans le sanctuaire des montagnes pour être seul avec Dieu, et, à son retour, ses disciples remarquaient que, de tout son être, émanaient fraîcheur, vie et force39. Ellen White a également prévenu les infirmières adventistes en ces mots : « Si vous avez une relation vivante avec Dieu, vous pouvez lui présenter vos malades en toute confiance. Il réconfortera et bénira ceux qui souffrent, façonnera et formera leur esprit, le remplissant de foi, d’espérance et de courage40. »

Cependant, dans certaines situations, le changement dépend quand même et encore de la disponibilité des ressources. Par exemple, les étudiants ont besoin de mentors, de bourses d’études et de modèles. Les patients ont besoin de facilitateurs pour les mettre en contact avec les ressources nécessaires pour leurs besoins de santé. Dans chaque cas, étant donné que nous sommes des êtres globaux, l’augmentation d’une ressource peut inspirer, donner de l’espoir et insuffler du courage dans un autre domaine de santé ou de croissance. Ainsi, aiguillonner un individu vers des ressources peut augmenter son énergie et favoriser sa croissance à un niveau plus élevé de son potentiel santé41.

Le modèle

Les trois concepts que nous venons de décrire, la compassion, la communication et la responsabilisation, sont en fait trois processus dans lesquels infirmières et enseignants en soins infirmiers s’engagent lorsqu’ils soignent des malades, font la promotion du bien-être et enseignent aux étudiants en soins infirmiers à devenir des professionnels. Les informateurs dans ce projet de recherche représentaient la pratique et l’enseignement des soins infirmiers. On peut donc dire que la pertinence de ces concepts, pour la pratique et pour l’enseignement des soins infirmiers, relève du caractère significatif du modèle en tant que cadre pour les soins infirmiers adventistes.

Quand on dispose ces trois concepts en cercles qui se chevauchent, on peut considérer que le secteur de l’élément central représente les soins infirmiers adventistes. Cependant, ces concepts ne sont pas indépendants. Ils se retrouvent dans un environnement qui inclut l’individu, les familles avec lesquelles l’individu interagit, et les communautés dans lesquelles les individus et les familles vivent. Tout existe et fonctionne dans un environnement qui intègre des aspects naturels, socioculturels, politiques, et matériels. Au-delà de l’individu et du contexte environnemental, il y a la puissance primordiale de Dieu, le Créateur des êtres humains, de l’environnement, et de l’univers même. Ainsi, les soins infirmiers adventistes sont considérés dans une perspective philosophique qui est enracinée dans la nature spirituelle inhérente des êtres humains, ceux-ci interagissant avec leur environnement et avec Dieu afin d’atteindre au bien-être et à la santé totale. En conséquence, les construits dépeints dans ce modèle fournissent un cadre pouvant servir de guide pour la pratique des soins infirmiers ainsi que pour le processus éducatif devant amener les étudiants à s’engager dans le ministère des soins infirmiers globaux (Voir figure 1).

Par exemple, la compassion reflète le cœur et l’âme de la pratique des soins infirmiers. Dans les données, la compassion est décrite comme menant à un niveau de soins plus élevé qu’habituellement exigé d’un professionnel de la santé, comme « des soins au-delà de l’ordinaire  ». Une telle compassion jaillit d’un profond respect pour l’individu vu comme un enfant de Dieu, et un profond désir de démontrer l’amour de Dieu à une personne dans le besoin. On peut dire la même chose du professeur qui voit chaque élève comme une fille ou un fils de Dieu, et qui respecte son potentiel de croissance afin de devenir tout ce que Dieu a planifié. Ce niveau de compassion implique une foi dans les capacités d’apprentissage de l’élève, mais aussi l’engagement d’investir le temps et l’énergie nécessaires pour l’aider à réussir.

La communication est peut-être le plus concret de ces trois concepts. Étant donné la nature sociale des êtres humains, la communication est indispensable à leur survie. Être relié à d’autres êtres humains – famille, amis, communauté, et autres sources de soutien peut faire toute la différence dans l’apprentissage, la croissance, la guérison et le bien-être. Par contre, l’ultime source de toute puissance est d’être en communication avec Dieu et le Saint-Esprit. La responsabilisation se produit quand on aide le patient ou l’élève à trouver les ressources nécessaires à sa guérison, ou qu’on l’aide à apprendre ou à grandir. Selon l’individu, les ressources peuvent inclure un ou plusieurs des besoins de base humains – nourriture, eau, repos, finances, lieu pour vivre. Au-delà des besoins physiques et matériels, il y a le besoin d’une espérance, de la confiance en soi, et de solutions pour résoudre un problème. Un mentorat personnalisé peut inspirer une telle espérance et clarifier ou modeler une aptitude. Au-delà du pouvoir de la communication humaine, que ce soit l’infirmier, l’enseignant, le client ou l’élève, quand le cœur spirituel de l’humain est connecté à Dieu, l’individu est habilité à guérir, grandi, et à devenir sain.

Application du modèle dans le cadre d’un programme

La portée de ce modèle intégratif, et de ses concepts en relation avec l’enseignement des soins infirmiers, est large. Il a le potentiel d’orienter le processus éducatif ainsi que le développement du programme, de favoriser la relation entre les enseignants et les élèves, et de renforcer les valeurs qui sont à la base du programme. Ces construits, intégrés dans un cadre conceptuel, reflètent un point de vue adventiste des soins infirmiers et de leur enseignement, ce qui aura une influence omniprésente sur la totalité de l’expérience éducative de l’élève.

Les administrateurs de programmes qui cherchent à préparer de nouveaux professionnels en soins infirmiers dans le but qu’ils soient moralement fondés dans les valeurs qui ont été identifiées par les infirmières et infirmiers adventistes tout autour du monde, qui souscrivent aux concepts tirés des données de ce projet de recherche, et qui désirent conserver l’héritage des soins infirmiers adventistes – peuvent examiner ce cadre pour découvrir son potentiel capable de contribuer à la réalisation des objectifs de leurs programmes.

Voici un exemple : en mai 2016, les professeurs et les administrateurs de la Southern Adventist University School of Nursing (SAU) ont entrepris de réviser la mission, la philosophie et le cadre de leur programme en vue d’une prochaine accréditation. Ainsi, ils ont étudié comment le nouveau modèle proposé, bien qu’encore au début de sa création, s’harmoniserait avec leur mission et orienterait l’accomplissement des objectifs de leur programme tout en maintenant l’héritage des soins infirmiers adventistes.

Les professeurs ont trouvé que les concepts de compassion, communication et responsabilisation étaient tout à fait conformes à leurs conceptions des soins infirmiers. Ils ont donc voté d’adopter ce modèle des soins infirmiers adventistes basé sur les résultats probants, et d’en faire la base du nouveau cadre de leur programme. Ensuite, les professeurs se sont lancés dans le processus de son adaptation aux objectifs spécifiques de leur programme, en se concentrant sur ce qui était essentiel pour la formation non seulement d’une infirmière adventiste mais plus particulièrement, d’une infirmière sortie de SAU. Or, ceci est conforme à la première intention du modèle. En d’autres mots, chaque école qui adopte le modèle a la possibilité de l’adapter afin qu’il reflète les qualités particulières de l’infirmière professionnelle qu’elle a le but de former tout en maintenant l’héritage des soins infirmiers adventistes.

Résumé

Le modèle basé sur les résultats probants présenté dans cet article décrit les conceptions d’infirmiers et de professeurs adventistes dans dix divisions de l’Église adventiste du septième jour mondiale. Il reproduit l’héritage et la mission des soins infirmiers adventistes. Il fournit un cadre qui, mis en application, a le potentiel d’orienter le développement de l’enseignement adventiste des soins infirmiers et de préparer des professionnels en soins infirmiers exceptionnels tout autour du monde.


Cet article a été révisé par des pairs.

Patricia S. Jones

Patricia S. Jones, Ph.D., RN, FAAN, est professeure émérite à la Loma Linda School of Nursing (LLUSN) et directrice associée du Département des ministères de la santé de la Conférence générale des adventistes du septième jour à Silver Spring, dans le Maryland aux États-Unis. Dr Jones a aussi enseigné à la Adventist University of the Philippines, à Hong Kong Adventist College, et la Vanderbilt University. Elle a obtenu sa licence en soins infirmiers à Walla Walla College, un master d’Andrews University et des diplômes de mastere et de doctorat de la Vanderbilt University à Nashville, dans le Tennessee.

Barbara R. James

Barbara R. James, Ph.D., RN, CNE, est doyenne et professeur à l’Université adventiste Southern (SAU) à Collegedale, Tennessee, États-Unis. Elle a obtenu son baccalauréat en sciences infirmières au Southern Missionary College (maintenant SAU), son mastère en sciences infirmières à l’Université du Texas, Arlington, États-Unis, et son doctorat en santé au travail et en enseignement des soins infirmiers à l’université de l’Alabama à Birmingham, États-Unis.Dr James fait partie du corps professoral de l’école des sciences infirmières de l’université Southern depuis 1991 et elle y est doyenne depuis 2005. Ses intérêts de recherche se concentrent sur une approche collaborative en éducation au moyen de simulation, sur la promotion de la santé, sur les stratégies d’enseignement contemporaines, et tout simplement sur la culture. Elle est vivement intéressée dans l’élaboration de programmes d’études et la formation des enseignants avec des institutions sœurs tant au niveau national qu’international. En Amérique du nord, elle a servi en tant que coprésidente de l’Adventist International Nursing Consortium, et internationalement en tant que visiteuse du site pour l’Association d’accréditation adventiste (AAA) pour les écoles, collèges, et universités. Elle a aussi siégé sur le Conseil international de l’éducation (IBE).

Joyce Owino

Joyce Owino, Ph.D., RN/M, est infirmière diplômée et sage-femme. Elle a travaillé comme infirmière pendant 30 ans dans divers pays, institutions et à divers titres : en tant qu’infirmière clinicienne, en santé publique, en tant que chercheuse en soins infirmiers, en enseignement des soins infirmiers, et en administration en soins infirmiers. Dr Owino a obtenu son mastère en sciences de la santé et des soins de l’Université Reading au Royaume Uni, et son doctorat en santé et développement communautaires de l’Université Great Lakes de Kisumu au Kenya. Elle est maître de conférences à l’école des sciences infirmières de l’Université de l’Afrique orientale à Baraton. Elle y enseigne présentement les soins infirmiers communautaires, le leadership, et la gestion aux étudiants de premier cycle, ainsi que les soins infirmiers communautaires avancés, le professionnalisme, et la recherche aux étudiants postuniversitaires. Elle a publié plusieurs livres et articles de recherche.

Marie Abemyil

Marie Abemyil, M.Sc, RN, RM, est infirmière/sage-femme et détient un mastère en soins infirmiers de l’Université Loma Linda. Elle possède 32 ans d’expérience clinique dans des positons de leadership tant dans l’Église que dans le domaine public, et 17 années d’enseignement. Elle a été pionnière du développement de l’enseignement supérieur en soins infirmiers au Cameroun et en Afrique centrale. En reconnaissance de ses services, le gouvernement français du Cameroun lui a décerné trois médailles (argent, vermeil, et or). Présentement, elle est directrice de l’Institut supérieur des sciences de la santé à l’Université adventiste Cosendai, Nanga-Eboko, Cameroun.

Angela Paredes de Beltrán

Angela Paredes de Beltran, Ph.D, a obtenu un doctorat en programmes d’études et en enseignement de l’Université adventiste du Pérou. Elle directrice des programmes universitaires en sciences de la santé à son alma mater où elle enseigne depuis 35 ans.

Edelweiss Ramal

Edelweiss Ramal, Ph.D., RN, est professeuree associée aux programmes de master en soins infirmiers à la LLUSN. Dr Ramal a été infirmière éducatrice pendant 40 ans. Pendant 25 ans, elle a servi au Mexique et au Botswana, et pendant 15 ans aux États-Unis.

Référence recommandée :

Patricia S. Jones, Barbara R. James, Joyce Owino, Marie Abemyil, Angela Paredes de Beltrán and Edelweiss Ramal, “LE CADRE DISTINCTIF DES SOINS INFIRMIERS ADVENTISTES,” Revue d’éducation adventiste 44:1 (Octobre–Décembre 2017). Disponible à https://www.journalofadventisteducation.org/fr/2018.2.2.

NOTES ET RÉFÉRENCES

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  3. Kathy Charmaz, Constructing Grounded Theory: A Practical Guide Through Qualitative Analysis (Introducing Qualitative Methods Series), (Thousand Oaks, Calif.: Sage Publications, 2006).
  4. Ibid.
  5. Torres, “Curriculum Implications of the Changing Roles of the Professional Nurse.”
  6. Ellen G. White, The Ministry of Health and Healing (Nampa, Idaho: Pacific Press, 2004). Il s’agit d’une adaptation contemporaine du Minsitère de la guérison de 1905.
  7. Ibid., 287.
  8. Toutes les références bibliques sont tirées de la Nouvelle Bible Segond, 2002.
  9. Ellen G. White, The Ministry of Healing: Digital Inspiration, 1942.
  10. Ellen G. White, The Ministry of Health and Healing, 145.
  11. Ibid., 234, 235.
  12. Ellen G. White, The Ministry of Healing.
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  16. Ibid.; Tanya V. McCance, Hugh P. McKenna, et Jennifer R. P. Boore, “Caring: Theoretical Perspectives of Relevance to Nursing,” Journal of Advanced Nursing 30:6 (décembre 1999):1388-1395.
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