Les adventistes du septième jour ont toutes les raisons d’être fiers de leur système éducatif. C’est l’un des plus grands systèmes éducatifs protestants dans le monde avec 9489 écoles de tous niveaux selon les statistiques de décembre 20201. Son ampleur est impressionnante, allant de l'école maternelle à l'université et aux études supérieures avec des programmes de maîtrise et de doctorat, y compris la médecine et la dentisterie.

Les adventistes sont très performants dans leur système scolaire. En effet, les effectifs de l’Église adventiste aux États-Unis ne représentent que 0,41 % de la population2 alors qu’ils opèrent 2,2 % des écoles à affiliation religieuse3. En revanche, pour ceux qui s’identifient avec le groupe protestant le plus grand, la tradition baptiste, qui représente 10,74 % de la population américaine, leurs écoles représentent 5,3 % des écoles religieuses5. Ce système éducatif adventiste disproportionnellement étendu, on le doit à un corps professoral, à un personnel et à des administrateurs scolaires consacrés qui travaillent souvent pour des salaires de missionnaires à cause de leur ferme conviction dans la mission de l’Église, ses subventions, et les parents qui soutiennent une éducation basée sur les frais de scolarité. Les dirigeants de l’Église à tous les niveaux, ainsi que les parents, les anciens élèves, et les adhérents ont aussi chéri la vision d’une telle éducation et soutenu les efforts pour la développer et l’élargir.

L'engagement de longue date des adventistes du septième jour envers l’éducation

Pourtant, initialement, l'éducation n'a pas été très prisée par les premiers adventistes qui, dans les années 1840, ne croyaient pas qu’il était important d’éduquer leurs enfants car ils croyaient que la seconde venue de Jésus était éminente. Par contre, dans les années 1850, Ellen White, cofondatrice de l’Église et visionnaire, avaient conseillé que ces enfants avaient besoin de compétences de base pour faire face au monde séculier qui les entourait, mais aussi qu’ils avaient besoin d’être protégés des moqueries que leurs copains de classe faisaient à l’égard de leurs croyances religieuses particulières, ce qui pouvait les amener à abandonner la foi6.

Dans un premier temps, l’école à la maison avait semblé être la réponse à ce problème, mais cette tentative s’est révélée insuffisante pour combler tous les besoins pédagogiques des élèves. Martha Byington a enseigné dans la première école adventiste connue à Buck’s Bridge, New York, en 18527. En 1858, James White a essayé de commencer une école à Battle Creek, Michigan. Elle a finalement été organisée sous la direction de Gooloe Harper Bell et officiellement parrainée par la dénomination vieille de neuf ans. Cela s’est fait à la suite du premier essai détaillé sur l’éducation de Ellen White au mois de janvier de cette année8. Dans Proper Education (1872) qui plus tard a été inclus dans Testimonies for the Church, elle décrit une « bonne éducation » qui en langage moderne serait appelée « éducation globale ». On y lit : « Une culture physique, intellectuelle et morale doit être combinée pour former des hommes et des femmes bien équilibrés et bien développés »9. Cette combinaison devrait inclure l’agriculture et des entreprises manufacturières dans les écoles pour permettre à l’esprit fatigué des étudiants de se reposer. Leur corps travaillerait et, en même temps, leur santé s’améliorerait. La première phrase de son livre Éducation (adapté dans True Education) résume sa philosophie :

« La véritable éducation implique bien plus que la poursuite de certaines études. Elle s’intéresse à l’être tout entier, et toute la durée de l’existence qui s’offre à l’homme. C’est le développement harmonieux des facultés physiques, mentales et spirituelles10 ».

Cette idée est réaffirmée dans Working Policy, Philosophy of Education de la Division nord-américaine11.

Bien que Ellen White n’ait jamais utilisé ce terme elle-même, cette approche globale a été nommée « the Blueprint » (le Modèle) par des auteurs ultérieurs, et elle est devenue le signe distinctif de l’éducation adventiste12. Cependant, comme Floyd Greenleaf l’a dit dans le traitement définitif de l’histoire de cette métaphore, il y a eu de nombreuses variantes de sa définition.

« Si nous choisissons d’appeler les instructions de Ellen White sur l’éducation le Modèle (the Blueprint), l’ampleur de sa compréhension de l’éducation dicte que nous devons définir le terme suffisamment clairement pour garantir un discours constructif. La métaphore appropriée qui est apparue dans Advent-ese, il y a un siècle, a perdu une bonne partie de sa signification parce que les auteurs et orateurs l’ont trop souvent détournée à leurs fins. Parfois, elle est devenue une arme pour séparer les supposées chèvres éducatives des supposés moutons. Pour d’autres, elle a été une sorte d’imprimatur pour authentifier certain programme ou institution voire même une personne comme étant traditionnellement adventiste13. »

Les modifications de l'agriculture aux États-Unis depuis 1900

Je n’ai pas l’intention de patauger dans tous les éléments du Modèle dans la discussion qui suit. Mais, je vais me concentrer sur un élément considéré comme essentiel dans presque toutes les définitions : l’agriculture – une discipline dans laquelle j’ai été impliquée professionnellement et personnellement au cours des 36 dernières années. Je veux aussi limiter mes remarques à l’agriculture dans l’éducation dans la Division nord-américaine.

Au cours de la dernière décennie du 19e siècle, quand Ellen White écrivait abondamment sur ce que l’éducation adventiste devrait être, 40 % de la population américaine se consacrait activement à l'agriculture en tant que profession. Simultanément, les ruraux représentaient 60 % de la population totale14. Ces chiffres ont commencé à diminuer dans les années qui suivirent. En 2000, moins de 10 % de la population américaine se consacrait activement à l’agriculture en tant que profession, et la population rurale s’est amenuisée à 30 % alors que de plus en plus de gens choisissaient de vivre en ville et d’embrasser des carrières non agricoles. En 2020, les personnes vivant dans des régions rurales représentaient 14 % de la population américaine15.

Ainsi, vers la fin du 19e siècle, les étudiants qui fréquentaient les écoles adventistes vraisemblablement avaient un passé agricole ou une expérience agricole dans une région rurale. L’historien d’église George Knight a donné cette description : « L’éducation agricole était pertinente et utile pour presque tout le monde à cette époque. En de nombreux endroits les terres étaient presque gratuites, et tout ce dont une personne avait besoin était un cheval et une charrue. En transformant autant de terrain que possible en terre cultivable, le succès était assuré16. » « En réponse au conseil de Ellen White, les collèges et écoles secondaires adventistes s’installaient sur de grandes étendues de terre où ils établissaient des vaches laitières et où ils cultivaient de vastes superficies, souvent en monoculture soit de maïs ou de blé pour un marché au comptant17. » Emmanuel Missionary College (maintenant Andrews University) fut une exception. On choisit sa location en se basant sur l’excellente production de fruits et de légumes dans cette partie du sud-ouest du Michigan18. Ce collège a aussi développé une laiterie et a eu un grand élevage de poulets. Les produits cultivés par les étudiants fournissaient des aliments pour la cuisine de l’école19. Les élèves obtenaient également une connaissance pratique et une culture manuelle. Ils purent aussi vendre leurs produits aux marchés de Chicago pour défrayer les coûts de leur écolage20.

« En d’autres mots, les programmes d’agriculture adventistes à la fin du 19e siècle et au début du 20e siècle étaient intrinsèquement pratiques. Puisque ces procédés accomplissaient et s’harmonisaient avec les conseils de Ellen White, les écoles adventistes se sont souvent senties obligées de continuer les mêmes programmes jusque dans le dernier quart du 20e siècle21. » Mais comme Knight le fait remarquer, l’agriculture moderne est chère et dans de nombreux cas, elle n’est plus pertinente pour faire avancer les objectifs de l'Église en matière de formation pratique ou de travail missionnaire22. Alors plutôt que de « fidèlement et aveuglément tenir aux méthodes du passé, les dirigeants adventistes ont besoin d’extraire les principes intemporels issus de conseils inspirés. Ils devraient de façon créative chercher à développer des méthodes qui appliqueront l’intention de ces conseils dans les contextes actuels23. »

Depuis 1900, les choses ont beaucoup changé en agriculture et en éducation agricole. Premièrement, en 2019, le pourcentage de la population américaine travaillant sur des fermes et produisant de la nourriture est tombé à 1,4 %24. Le pourcentage de ceux qui vivent dans les régions rurales a également chuté (voir Figure 1). Deuxièmement, à la suite des progrès technologiques, l’agriculture aux États-Unis est devenue très spécialisée, mécanisée et efficace, exigeant donc moins de personnes. Troisièmement, les étudiants post-secondaires ne sont pas convaincus qu’une carrière en agriculture et les domaines connexes les intéressent25. Ils n’en voient pas la pertinence. Dans les cercles adventistes, le message subliminalement lancé est que les principales professions à embrasser sont le pastorat, l’enseignement, la médecine ou les soins infirmiers.

Mettre à jour les principes du Modèle pour le 21e siècle

Maintenant que nous sommes bien engagés dans le 21e siècle, comment pouvons-nous offrir des programmes d’agriculture pertinents tout en les basant sur les « principes intemporels » dans le cadre d’une éducation adventiste visant l’éducation d’une personne globale et spirituelle centrée sur le service ? Considérons quelques idées à abandonner :

1. Les étudiants peuvent travailler tout en poursuivant leur scolarité. Les coûts de l’écolage pour les étudiants des niveaux secondaire et universitaire ont largement dépassé le taux d’inflation au cours des récentes décennies. Il s’en suit que maintenant il est impossible pour les étudiants collégiaux d’étudier tout en travaillant pour payer leurs études26. (Voir l'encadré 1. Cette charte montre les coûts pour les étudiants collégiaux dans les établissements publics, mais elle représente aussi la situation pour les étudiants dans les écoles privées.)

2. Tout ce qu’il faut est de la terre arable. Effectivement, il faut de grandes étendues de terrain, des infrastructures importantes et des engagements de temps pour que les étudiants apprennent les « principes intemporels ». Cependant, ce n’est pas tout ce qu’il faut pour soutenir de tels programmes. Il y a quelques années, un collègue et moi avons visité plusieurs académies adventistes qui avaient déjà eu des programmes d’agriculture prospères. Nous avons interrogé des membres du corps professoral présents et passés sur ce qui était arrivé à leur programme. Les raisons avancées peuvent être groupées en trois catégories :

Manque de leadership : Un important défi avait été de trouver un leader pour l’école et un leader pour ces programmes, qui tous les deux comprennent bien la discipline de l’agriculture, en soutiennent les programmes et resteraient à l’école pour un bon nombre d’années. Beaucoup d’écoles semblent avoir un roulement trop fréquent d’administrateurs qui tous apportent de nouvelles idées sur ce qu’il faut faire avec l’infrastructure de l’agriculture. Quand les changements sont également fréquents dans l’administration au niveau de la conférence cela affecte aussi le niveau de soutien pour ces programmes.

Considérer les programmes d’agriculture comme une source de revenu. Un autre défi survient quand les écoles essaient de faire du programme agricole une source de revenu. Le manque de fonds est un problème permanent, et quiconque impliqué dans l’agriculture sait qu’il y aura inévitablement des années maigres. Il ne faudrait donc pas compter sur elle pour une source de financement stable à l'échelle où l’agriculture est menée dans la plupart des écoles. Plusieurs des académies visitées avaient des vestiges de la bonne idée d'un donateur pour relancer le programme agricole qui n'était plus qu'un projet hydroponique abandonné ou des serres négligées. La vue de cette infrastructure pourrissante a un effet démoralisant sur le corps professoral, les parents d’étudiants potentiels, et la communauté. De plus, une main d’œuvre fiable est difficile à trouver. Les étudiants rentrent souvent à la maison pendant l’été soit pendant la plus grande partie de la saison de croissance et des récoltes, forçant l’école à engager d’autres personnes pour faire le travail. Ironiquement, la principale raison pour laquelle l’année scolaire a été planifiée comme elle l’est aux États-Unis avec les étés en congé était de permettre aux étudiants d’être à la maison pour aider sur la ferme familiale.

Manque de connexion avec le programme d’études général. Un autre inconvénient est de s’attendre à ce que le programme agricole soit florissant quand le programme général n’y est pas connecté. Nous avons remarqué, à une exception près, que les écoles n’avaient aucun cours lié au programme agricole. Dans le cas de l’exception, une vérification de la page web de cette académie vers la fin de 2021 a montré que cette partie du programme agricole n’existait plus. Lors de notre visite, le membre du corps professoral qui le dirigeait avait déménagé dans une autre école. Dans de nombreux cas, les élèves ne savaient pas pourquoi on leur demandait de s’inscrire au programme. Ils y participaient donc sans en comprendre les principes sous-jacents. Cela pouvait être une raison d’une diminution de l’intérêt et de l’appropriation du programme par les élèves, les électeurs et les administrateurs de la fédération.

Cependant, il y a des idées qui devraient être adoptées. En voici quelques-unes :

L’éducation est notre produit. Nous devons nous rappeler, d’abord et avant tout, que nous sommes dans le domaine de l’éducation, et l’éducation est le produit que nous vendons. Mais ce n’est pas n’importe quelle éducation ! Nous offrons une éducation qui pointe vers la rédemption en Christ qui permet aux élèves de cultiver une relation croissante avec Jésus qui transforme leur vie et influence l’humanité. Puisque les étudiants ne peuvent plus travailler pour gagner leur écolage, le fait d’ajouter un modèle strictement d’affaire à un programme agricole scolaire ne sert qu’à diluer le produit principal de l’école qui est l’éducation. Par contre, en tant qu’établissements éducatifs, nous pouvons utiliser l’agriculture comme un outil pédagogique pour illustrer les principes intemporels qui se trouvent dans les autres matières.

L’agriculture peut être une discipline STIM appliquée. Par exemple, les étudiants utilisent les maths, la chimie, la biologie, la physique et l’ingénierie pour atteindre leurs buts en agriculture. Ils ont besoin de comprendre ce qu’ils font alors qu’ils appliquent ce qui est appris dans leurs cours de sciences à l’agriculture. Ils ont besoin de travaux qui stimulent leur créativité et leur ingéniosité. Qu’ils travaillent avec des professeurs et des mentors qui leur permettent de s’engager dans des projets de recherche qui associent l’agriculture avec ce qu’ils apprennent dans les autres cours.

Élargir la définition de l’agriculture. Nous avons besoin d’élargir la définition de l’agriculture pour y inclure l’intendance environnementale. Les fermiers se considèrent comme les gardiens de la terre, ce concept est donc approprié27. Pendant la vie de Ellen White, l’idée d’une intendance environnementale n'en était qu’à ses balbutiements28, et elle n’en a pas parlé de façon explicite29. Mais elle a souvent parlé de l’importance d’un air pur et d’une eau pure pour la santé humaine30, et ce sont là les buts du mouvement environnemental également. Ce concept trouve un écho auprès de nos étudiants. Les « Letters to the Future President Project » (Lettres au projet du futur président) qui impliquent plus de 11000 étudiants du secondaire de 321 écoles dans 47 états ont été dirigées par Garcia et coll. à l’université Stanford31. Le contenu de ces lettres a été analysé. Elles ont révélé que le thème de la protection de l'environnement s'est classé huitième sur 69 sujets sur lesquels les élèves ont écrit et le bien-être des animaux s'est classé douzième.

Comment appliquer et mettre à jour le Modèle original pour les écoles adventistes du 21e siècle

Alors comment les écoles adventistes peuvent-elles appliquer et mettre à jour les principes originaux du Modèle pour le 21e siècle ? Voici des recommandations qui peuvent être mises en œuvre à tous les niveaux avec des organisations qui offrent des ressources qui peuvent être utilisées pour soutenir des projets :

Composter et recycler

La mise en place et l’entretien d’un système de compostage et recyclage est un projet qui engage l’ensemble de l’école. Cela fait appel au sentiment de se soucier de l'environnement des étudiants et augmente sûrement l'estime qu'ils ont de leur école. De tels programmes peuvent aussi enseigner aux étudiants comment mettre en œuvre ce qu’ils apprennent dans leurs habitations présentes ou futures.

Ces projets exigent plus de temps et d’effort de la part du corps professoral et du personnel pour les mettre en place et les maintenir. Il faut donc impliquer les étudiants autant que possible pour les aider à comprendre pourquoi ces projets sont assignés, quelle est leur importance, et la nécessité qu’ils en partagent la responsabilité. Pour que ces projets aient le plus grand effet sur l’apprentissage, ils doivent être vus comme faisant partie du programme d’études élargi, et qu’ils aient l’adhésion de tous les employés de l’école ainsi que celle du conseil d’administration. De plus, prendre soin de la terre que Dieu a créée pour nous est une activité qui est soutenue bibliquement33.

Un autre projet qui peut être bénéfique pour les étudiants longtemps après qu’ils ont quitté l’école est d’apprendre comment planter un jardin sur des parcelles de terrain ou dans des bacs à légumes. Cette activité, tout au long de leur vie, peut les aider à nourrir leur famille et à diminuer le coût des aliments achetés chez des fournisseurs commerciaux. Ils peuvent apprendre comment cultiver et récolter des légumes, des fines herbes, des fleurs, et même des fruits. Plus encore, le jardinage est une excellente forme d’exercice, il fournit des aliments sains et peut aider à préserver l’environnement en fournissant des plantes pour les insectes pollinisateurs (par ex., des jardins à papillons).

Voici l’exemple de la collaboration de l’église adventiste du septième jour Moab avec la Castle Valley Academy pour fournir des pommes de terre pour la communauté. Vous trouverez plus de détails de cette initiative ici : https://utahstories.com/2022/09/the-seventh-day-adventist-faith-based-high-school-in-castle-valley-utah-will-produce-half-a-million-pounds-of-potatoes-this-year/.

Un autre exemple est « The Edge » – un jardin communautaire de fleurs et de légumes sur le campus de l’université Walla Walla créé pour être un cadeau à la communauté. L’initiateur en est Troy Fitzgerald, le pasteur de la proximité pour l’église de l’université. Le jardin est conçu pour être un endroit où les membres de la communauté peuvent librement «se rassembler, récolter et partager » (voir https://www.wallawalla.edu/.../detail/news/gifting-the-edge/).

Andrews University offre également un exemple de cette aventure dans l'agriculture durable : https://adventistreview.org/news/andrews-university-invests-in-sustainable-agriculture/.

Les recherches sur la valeur des jardins scolaires continuent à se multiplier. Vous trouverez ici un échantillonnage des bienfaits relevés : https://www.gse.harvard.edu/news/uk/18/07/let-it-grow.

En plus, quelques organisations offrent des ressources qui peuvent être utilisées pour aider à mettre en place divers projets ou générer de nouvelles idées de projets. En voici une liste partielle :

  • La Cornell University of Waste Management a produit un guide utile sur comment débuter un programme de compostage dans les écoles33. Le processus de compostage fait intervenir la chimie et la biologie, et les bacs font appel à l'ingénierie. Le matériel composté peut être utilisé comme paillis autour des plantes dans l’aménagement paysager de l’école, enfoui dans le sol du potager surélevé pour la cafétéria, ou partagé avec les parents ou les membres d’église pour leurs propres jardins.
  • CleanRiver Recycling Solutions a développé un processus étape par étape pour débuter et maintenir un système de recyclage pour une école34. Ce projet sensibilise les étudiants à ce qu’il advient des déchets qu’ils produisent chaque jour. Ils deviennent alors partenaires pour prendre soin de cette planète confiée à l’humanité.
  • The National 4-H Council. Le National 4-H Council a une foule de programmes d’enseignement et de matériel bien conçus impliquant les STIM dans l’agriculture, l’élevage des animaux, la science vétérinaire, les soins aux animaux familiers, et le jardinage35. Il y a beaucoup d’options parmi lesquelles choisir. Le matériel est organisé par niveau scolaire. J’ai utilisé ce matériel et je l’ai trouvé précis et attrayant pour les élèves. La plupart des documents vendus sont à un prix modique.
  • The American Farm Bureau Foundation. Pensez à vérifier cet organisme et leurs programmes éducatifs pour avoir une vue d'ensemble de la production alimentaire36. Leur fondation pour l’agriculture a des idées et du matériel organisés par niveau scolaire37. Certaines ressources ont inclus une éducation sur la nutrition humaine et une saine alimentation, ce qui répond à un grand besoin aujourd’hui. Leur matériel peut être téléchargé gratuitement car des groupes de l’industrie agricole les soutiennent. Les éducateurs doivent être conscients que certains documents peuvent contenir des biais et devraient être utilisés prudemment.
  • The American Farm Bureau Foundation a aussi deux unités STIM qui explorent la génétique (niveau secondaire) et l’écosystème (niveau de l’école intermédiaire)38. L’organisation encourage l’élevage des animaux pour la viande ; cependant, la sensibilisation à l’élevage des animaux et l’utilisation d’animaux pour illustrer la méthode scientifique ne sont pas la même chose que la promotion de la consommation de viande.

Résumé

Les adventistes du septième jour ont établi un système éducatif mondial, solide et complet en suivant les principes (connus comme étant le Modèle) de la cofondatrice et visionnaire Ellen G. White. Pour rester pertinents au 21e siècle, ces principes ont besoin de mises à jour et de modifications dans la partie agricole du Modèle pour maintenir les principes intemporels qui s’y trouvent. Les professeurs, le personnel et les administrateurs des écoles adventistes qui désirent adhérer à ces principes devraient examiner les moyens rentables de diffuser ce contenu qui stimule l’esprit et l’imagination de leurs étudiants.

Cet article a été revu par des pairs.

Katherine Koudele

Katherine Koudele, Ph.D., est professeure de sciences animales et présidente du département d'agriculture durable de l'université Andrews (Berrien Springs, Michigan, États-Unis). Elle est titulaire d'une licence en biologie et en chimie, d'un master en biologie de l'université Andrews et d'un doctorat en sciences animales de la Michigan State University (Lansing, Michigan). K. Koudele est la conseillère en pré-vétérinaire à Andrews pour les étudiants intéressés à travailler dans des endroits tels que les zoos, les fermes laitières, les fermes d'élevage de chevaux, les camps, les ranchs, le dressage de chiens, et bien plus encore. Ses domaines d'intérêt en matière de recherche comprennent le comportement et la gestion des animaux et, en collaboration avec l'Institut archéologique de Horn, l'analyse des restes de faune de la ville biblique de Tall Jalul, en Jordanie.

Référence recommandée :

Katherine Koudele, Le modèle pour l'agriculture dans l’éducation adventiste : comment peut-il être pertinent au 21e siècle ? Revue d’éducation adventiste,

NOTES ET RÉFÉRENCES

  1. Seventh-day Adventist Church World Statistics (2021): https://www.adventist.org/statistics/seventh-day-adventist-world-church-statistics-2020/.
  2. Pew Research Center, “Summary Table: Religious Composition of U.S. Adults” (2014): https://assets.pewresearch.org/wp-content/uploads/sites/11/2015/05/Religious-Composition-of-U.S.-Adults.pdf
  3. U.S. Department of Education, National Center for Education Statistics, “Private School Universe Survey (PSS) (2017-2018)” https://nces.ed.gov/surveys/pss/tables/TABLE02fl1718.asp.
  4. Pew Research Center, “Summary Table: Religious Composition of U.S. Adults”.
  5. U.S. Department of Education, National Center for Education Statistics, “Private School Universe Survey (PSS) (2017-2018)”
  6. Richard W. Schwarz et Floyd Greenleaf, Light Bearers: A History of the Seventh-day Adventist Church, éd. révisée. (Nampa, Idaho: Pacific Press, 2015), 115.
  7. Ibid., 118.
  8. Ellen G. White, “Proper Education” (1872) inséré dans Testimonies for the Church (Mountain View, Calif.: Pacific Press, 1948), 3:157.
  9. Ibid.
  10. Ellen G. White, True Education (Mountain View, Calif.: Pacific Press, 1903), 9.
  11. North American Division of Seventh-day Adventists, Working Policy, Philosophy of Education (2018-2019), 365.
  12. Floyd Greenleaf, “The Blueprint: A Colorful History of an Adventist Metaphor” The Journal of Adventist Education 74:4 (avril/mai 2012): 16-23: http://circle.adventist.org/files/download/jae201274041608.pdf.
  13. Ibid., 22
  14. Carolyn Dimitri, Anne Effland, et Neilson Conklin, The 20th Century Transformation of U.S. Agriculture and Farm Policy, Economic Information Bulletin No. 3, Economic Research Service, United States Department of Agriculture (2005): https://www.ers.usda.gov/webdocs/publications/44197/13566_eib3_1_.pdf.
  15. Elizabeth A. Dobis et coll., “Rural America at a Glance” United States Department of Agriculture (2021), 2: https://www.ers.usda.gov/webdocs/publications/102576/eib-230.pdf; Kim Parker et coll., “Demographic and Economic Trends in Urban, Suburban and Rural Communities” Pew Research Center (2018): https://www.pewresearch.org/social-trends/2018/05/22/demographic-and-economic-trends-in-urban-suburban-and-rural-communities/.
  16. George R. Knight, “SDA Agricultural Programs: Symbols of Corporate Guilt or Unlimited Opportunities?” The Journal of Adventist Education 50:3 (février/mars 1988): 22,40-43. http://circle.adventist.org/files/jae/en/jae198850032205.pdf.
  17. Ibid., 41.
  18. Meredith Jones Gray, As We Set Forth: Battle Creek College and Emmanuel Missionary College (Berrien Springs, Mich.: Andrews University Press, 2002), 89, 173.
  19. Ibid., 130, 131.
  20. Ibid., 157.
  21. Knight, “SDA Agricultural Programs: Symbols of Corporate Guilt or Unlimited Opportunities?” 41.
  22. Ibid., 42.
  23. Ibid.
  24. U.S. Department of Agriculture Economic Research Service, “Ag and Food Sectors and the Economy” (2022): https://www.ers.usda.gov/data-products/ag-and-food-statistics-charting-the-essentials/ag-and-food-sectors-and-the-economy/.
  25. Lauri M. Baker et coll., “Recruiting Strategically: Increasing Enrollment in Academic Programs of Agriculture” Journal of Agriculture Education 54:3 (2013: 54-66).
  26. Noa Maltzman, “Keeping Up With Modern Society: Rising Cost of Higher Education”(2017): https://medium.com/@noamaltzman/keeping-up-with-modern-society-rising-cost-of-higher-education-ce451f052428; Jarrett Moreno, “How Much You Need to Work to CoverTuition” 1978-2014”(n.d.):https://archive.attn.com/stories/197/how-much-you-need-work-cover-tuition-1978-vs-2014. Les statistiques utilisées pour établir ce graphique sont tirées des tableaux du National Center for Education Statistics 2013, intitulés “Average Undergraduate Tuition, Fees, Room, and Board Rates Charged for Full-time Students in Degree-granting Postsecondary Institutions, by Level and Control of Institution: Selected Years, 1963-1964 Through 2020-2021” (2013): https://nces.ed.gov/programs/digest/d13/tables/dt13_330.10.asp. Les informations mises à jour en 2020-2021 sont disponibles ici : https://nces.ed.gov/programs/digest/d21/tables/dt21_330.10.asp?current=yes .
  27. Anonymous, “Farmers and Ranchers: The Original Stewards of the Land” (2022): https://protecttheharvest.com/what-you-need-to-know/farmers-and-ranchers-are-stewards-of-the-land/.
  28. Lorraine Elliott, “Environmentalism” Encyclopedia Britannica (9 septembre 2020): https://www.britannica.com/topic/environmentalism.
  29. Cindy Tusch, “Ellen White and the Environment” Adventist World (1e janvier 2018):https://www.adventistworld.org/ellen-white-and-the-environment/.
  30. Des exemples des écrits de Ellen G. White sur ce sujet peuvent être trouvés dans “Disease and Its Causes”, Selected Messages (Washington, D.C.: Review and Herald, 1958), 2:456; et “In Contact With Nature” The Ministry of Healing (Mountain View, Calif.: Pacific Press, 1909), 261-268.
  31. Antero Gracia, Amber Marie Levinson, et Emma Carene Gargroetzi, “Dear Future President of the United States : Analyzing Youth Civic Writing Within the 2016 Letters to the Next President Project”, American Educational Research Journal 57:3 (2020): 1,159-1,202.
  32. Institute of Waste Management, Cornell University, “School Composting—Let’s Get Growing!” (2017): http://compost.css.cornell.edu/SchoolCompostingLetsGetGrowing.pdf.
  33. CleanRiver Recycling Solutions, “5 Step Checklist to Start a Successful School Recycling Program”; (n.d.): https://cleanriver.com/checklist-start-school-recycling-program/.
  34. Voir des exemples dans Genèse 1.31; Genèse 2.15; Job 12.7-10; et Apocalypse 11.18.
  35. National 4-H Council, “STEM and Agriculture” (2021): https://4-h.org/parents/stem-agriculture/.
  36. American Farm Bureau, “Connecting to Agriculture—Bridging the Gap Between Field and Fork Online Resources” (2022): https://www.fb.org/viewpoints/bridging-the-farmer-consumer-gap.
  37. American Farm Bureau, Foundation for Agriculture, “Growing Agriculture Literacy” (2022): https://www.agfoundation.org/.
  38. American Farm Bureau, “On the Farm STEM” (n.d.): https://www.onthefarmstem.com/about. Cliquez sur l'onglet Ressources pour obtenir des instructions et du matériel pour les enseignants et les élèves.