L’éducation adventiste est le fondement de la croissance et de l’identité de notre Église, mais sa pérennité n’est pas garantie. Elle doit être défendue et renouvelée à chaque nouvelle génération. Chaque nouvelle année scolaire peut poser un test de loyauté aux communautés d’églises qui doivent déterminer si soutenir une telle entreprise d’évangélisation vaut leur temps et leurs efforts. Comment les conseils scolaires présentent-ils alors un argumentaire convaincant aux parents et aux membres d’église ? Comprendre qu’inscrire des élèves dans des écoles adventistes peut faire une énorme différence alors qu’ils deviennent des citoyens actifs dans ce monde et pour le royaume de Dieu, n’est pas toujours acquis. Alors, comment continue-t-on à aller de l’avant en reconnaissant, comme Taylor le souligne, que « l’éducation adventiste est le plus long et le plus grand événement d’évangélisation organisé par l’Église adventiste1 » ?
Les conseils scolaires ont la tâche de définir et de poursuivre la mission de l’école, de s’assurer de son succès dans l’atteinte des objectifs du programme et de l'enseignement en matière de modélisation et d'enseignement d'un comportement chrétien, d’instruction religieuse et d’intégration de la foi et de l’apprentissage. Cette possibilité d’évangélisation unique est trop importante pour la laisser au hasard. Elle doit donc être continuellement renouvelée, ajustée et adaptée pour répondre aux besoins des étudiants et des communautés religieuses. Dans une large mesure, le succès de l’éducation adventiste dépend de la qualité de la gestion de leurs écoles par les conseils scolaires aujourd’hui et dans l’avenir.
Actuellement, plus que jamais, les conseils scolaires doivent reconnaître et répondre au sens d’urgence croissant quant à la gouvernance scolaire qui inclut toutes les parties prenantes de l’éducation qui s’attendent à ce que la direction pédagogique fournisse des améliorations continuelles et des solutions toutes prêtes aux défis persistants auxquels les écoles font face. La qualité de l’éducation donnée dans une école adventiste est directement liée à la mission, à la vision, au professionnalisme et à l’efficacité du conseil scolaire. Il s’en suit que les conseils scolaires sont constamment confrontés et mis au défi quant à la manière dont ils dirigent et soutiennent ce travail essentiel d’éduquer les jeunes de l’Église et de la communauté.
Efficacité et pertinence
L’efficacité et la pertinence des conseils scolaires d’aujourd’hui doivent être réexaminées afin d’intentionnellement propulser les écoles adventistes en avant. John Mannes croit que « nos conversations sur l’éducation doivent inclure plus de conversations sur un leadership efficace du système scolaire »2. Sont-ils préparés à diriger ? Les conseils scolaires sont-ils équipés pour gérer les défis de culture, de structure, de changement, de finances et d’admissions afin d’assurer que leurs écoles resteront ouvertes et s’épanouiront ? À quoi ressembleront les conseils scolaires dans l’avenir ? Seront-ils des agents de changement ou les défenseurs du statu quo ? Le fonctionnement des conseils scolaires, à la fois aujourd’hui et demain, déterminera le succès et la pertinence des écoles pour répondre aux besoins changeants et évolutifs de leurs élèves et de leurs communautés d’église.
Independant School Management (ISM - Gestion scolaire indépendante), une organisation qui fournit des ressources pour les écoles indépendantes, a résumé la mission des conseils scolaires en déclarant que « l’activité centrale des conseils scolaires est la planification, et le principal groupe d'intérêt du conseil scolaire n’est pas les élèves d’aujourd’hui mais ceux de demain »3. Cet article identifie quelques-unes des meilleures pratiques qui, je crois, habiliteront les conseils scolaires à conduire leurs écoles vers l’avenir plus efficacement et de façon plus responsable tout en continuant le devoir sacré d’être les « gardiens de la mission » de l’école.
Fixer des objectifs très ciblés en utilisant les données de l'école
Que pouvons-nous attendre des conseils scolaires et comment pouvons-nous mesurer la qualité de l'accomplissement de ces tâches ? Quels buts devraient être considérés comme les plus importants par les conseils scolaires ? Y a-t-il un processus pour aider les conseils scolaires à identifier les objectifs qui devraient être adoptés ? Broderick croit que les conseils scolaires, ceux de maintenant et de demain, devraient être capables d’ « établir des objectifs très ciblés et de surveiller les progrès de leur district vers l’atteinte de ces objectifs, d’utiliser les données pour surveiller et évaluer les progrès, de s’assurer que les ressources sont allouées là où elles peuvent faire la plus grande différence, et de constamment s’efforcer d’améliorer l’instruction et l’apprentissage des enfants »4. Il est essentiel que les conseils scolaires incluent ces objectifs dès aujourd’hui.
Le dicton « faire une chose et la faire bien » peut trouver un écho dans les conseils scolaires qui peuvent se sentir dépassés si de trop nombreux objectifs sont présentés chaque nouvelle année scolaire. Trop d’objectifs peuvent tuer la productivité et la créativité. La maîtrise de soi est plus efficace lorsque l'on n'a qu'un seul objectif plutôt que lorsque l'on a deux ou plusieurs objectifs contradictoires. Avec trop d’objectifs, les conseils craignent de faire le mauvais choix, et ils finissent par ne rien faire. Pourtant, les conseils doivent apprendre à gérer de multiples tâches. Bridges identifie sept façons faciles de rester concentré sur la réalisation d'un objectif ou d’une tâche spécifique. Il s’agit de fixer des objectifs qui sont précis, mesurables, faisables, pertinents/ réalistes/affichés/et réalisés en temps voulu (SMART- S-specific M-measurable A-achievable R-relevant/realistic/recorded and T- timely), de visualiser et programmer des objectifs, trouver des moyens de gérer les distractions, éviter la procrastination, prioriser et suivre les progrès – tout cela nécessitant de prendre une vue d'ensemble et la diviser en parties gérables5.
Les conseils scolaires doivent adopter de manière cohérente les données pour une amélioration continuelle. Si cela ne devient pas la procédure opérationnelle standard du conseil, l’amélioration de l’école succombe à un exercice de chance chaque année scolaire. C’est une chose d’identifier un problème mais c’en est vraiment une autre d’utiliser les données pour déterminer ce qui marche et ne marche pas dans une école (voir encadré). L’utilisation de données spécifiques à leurs écoles locales devrait aider les conseils à prendre des décisions en temps opportun, à mettre en place des changements significatifs, et à rediriger les ressources pour soutenir un excellent enseignement (et une excellente administration) et améliorer l’apprentissage des élèves.
Les membres de conseil ont besoin de formation soutenue et spécifique
Les membres du conseil scolaire doivent être correctement préparés. On s’attend à ce qu’ils agissent comme des leaders compétents, sensibles, et fondés sur le consensus. Devenir un membre du conseil scolaire efficace tient plus d’un processus que d’une déclaration. Hekman et Smoley croient que les conseils scolaires chrétiens sont typiquement composés de bénévoles consacrés qui sont intéressés dans la mission de l’école mais qui n’ont pas la formation pour diriger et mener à bien la tâche difficile qui est la leur. Alors que les membres des conseils scolaires dans les écoles publiques peuvent recevoir une formation particulière de l’état et d’agences locales, les membres des conseils scolaires chrétiens reçoivent le plus souvent peu, voire pas du tout, de formation formelle. Aider les conseils scolaires à comprendre que l'intervention et la formation peuvent améliorer leur efficacité nécessite plus d'emphase dans les écoles adventistes6. Dans le système adventiste, les membres de conseils sont des bénévoles qui s’engagent à servir. Il s’en suit qu’il convient d'accorder une attention particulière au suivi des activités et à la valorisation du temps et de l'engagement de ces bénévoles.
Les parties prenantes de l’éducation publique aux États-Unis ont soutenu et continuent à soutenir l’importance de la formation du conseil scolaire. Une récente enquête de la Michigan Association of School Boards nous en donne un exemple. L’enquête nationale sur 600 personnes a révélé que 74 % des répondants/électeurs ont « exprimé leur conviction qu’une formation professionnelle formelle pour les membres de conseils scolaires était ou essentielle ou au moins très importante (33 % et 41 %, respectivement). De manière significative, ce sentiment, chez une énorme majorité des répondants, se retrouve dans tous les sous-ensembles démographiques tels que l’âge, la race, la religion, la région de l’état, le niveau d’éducation formelle, le revenu…)7.
Le plus récent manuel de la Division nord-américaine (NAD) pour les conseils scolaires des adventistes du septième jour (2018) recommande des modules pour une composition efficace des conseils scolaires. Les deux modules (Adventist K-12 Board Membership Training et Adventist K12 School Board Legal and Financial Issues Training) sont d’excellentes ressources pour les membres d’un nouveau conseil scolaire8. D’autres cours de formation continue pour les membres de conseils scolaires sont disponibles à l’Adventist Learning Community (https://adventistlearningcommunity.com). Bien que ces modules ne soient pas obligatoires pour les membres des conseils scolaires adventistes, ils peuvent les aider à comprendre la structure organisationnelle et comment servir efficacement leur école locale.
Le leadership au niveau de la fédération et de l’union pourrait travailler de concert pour créer et établir un système d’évaluation pour des modules ou des mini-cours additionnels qui traiteraient des rôles et responsabilités particulières des membres d’un conseil scolaire. Une telle formation pourrait inclure une mise en évidence plus détaillée pour comprendre et gérer les budgets scolaires, la constitution d'une équipe, l’établissement de relations entre le conseil d'administration et la communauté, la diversité, la responsabilité des membres, la responsabilité envers la mission et la vision de l’école, comment bâtir des systèmes d’information sur les données scolaires, un leadership visionnaire, etc. Ces sujets et d’autres pourraient être ajoutés à l’Adventist Learning Community (https://adventistlearningcommunity.com sous forme de modules d’éducation continue pour les membres de conseils scolaires adventistes.
Dans la majorité des écoles adventistes, être membre du conseil scolaire n’exige pas de formation ou de préparation, mais les conseils scolaires adventistes doivent passer à l’étape suivante qui est d’exiger une formation continue de tous les membres du conseil, les nouveaux et ceux qui reviennent. Les candidats pour la position de président du conseil scolaire ne devraient être considérés comme éligibles seulement s’ils ont complété plusieurs modules de crédits d’éducation continue relatifs à la direction des conseils scolaires.
Lors du Renaissance Adventist Education Summit qui s’est réuni à Orlando en 2010, on a demandé à plusieurs centaines de participants d’identifier les obstacles qui freinent l’épanouissement des écoles adventistes. Les participants ont signalé que l’obstacle numéro un était la compétence du conseil scolaire avec pour conclusion que « les conseils reçoivent une formation inadéquate pour la gouvernance scolaire »9. Un développement professionnel approprié des membres du conseil scolaire les préparera à mieux faire passer les besoins des élèves en premier lieu. Cela signalera aux étudiants, au personnel scolaire, à la communauté et aux parties prenantes que le conseil et l’administration de la fédération prennent au sérieux l’amélioration de l’école parce que ces derniers développent intentionnellement des compétences de leadership scolaire efficaces. Les membres du conseil doivent réaliser que l’apprentissage continu n’est pas seulement pour les enseignants mais qu’il est vital pour tous ceux qui participent à l’éducation des enfants et des jeunes.
Les travailleurs sociaux doivent faire partie du personnel de l'école et être des partenaires dans la mission de l'école
Un des buts primordiaux de la véritable éducation est de restaurer dans les êtres humains l’image de Dieu telle que l’a révélée la vie de Jésus-Christ10. Nous n'avons pas besoin de regarder bien loin de nos bancs d'église pour voir que de nombreuses familles et enfants dans nos écoles ont besoin de restauration et d’assistance.
Aujourd’hui, les enfants et les jeunes sont de plus en plus victimes de nombreuses forces sociales qui entravent et interrompent leur rôle d’étudiants dans nos écoles. Les étudiants qui fréquentent nos écoles ne sont pas à l’abri de ces forces. Comme les enfants passent une grande partie de leur temps à l’école, les conseils scolaires doivent reconnaître que c’est là l’environnement principal où ils grandissent intellectuellement, socialement, émotionnellement et spirituellement. Les élèves dans les écoles adventistes peuvent être affectés par des problèmes tels que la pauvreté, les relations familiales, l’usage d’alcool et d’autres drogues, la violence, diverses formes d’abus, et des problèmes de santé mentale. Des transitions difficiles dans leur vie (deuil et perte, dépression, séparation des parents et divorce, intimidation, etc.) peuvent entraver, et même empêcher la réalisation de leur plein potentiel scolaire et personnel. Auparavant, la disponibilité d’une aide et de ressources pour ces élèves était souvent limitée dans nos écoles. Ainsi, les écoles trouvent qu’il nécessaire d’employer des travailleurs sociaux scolaires à temps partiel ou temps plein.
Les parents et les communautés religieuses comptent sur les enseignants pour créer un environnement d’apprentissage qui aide les étudiants à réussir. Ils s’attendent à ce que les enseignants procurent les fournitures scolaires de base, allant de la technologie sophistiquée (ordinateurs et tablettes) à des éléments de base tels que les stylos, crayons, carnets, règles, effaces et autres outils pour la classe. Dans certains endroits, les enseignants complètent ces éléments de base avec leur propre fond car de nombreux élèves ne les ont pas. De telles réalités et d’autres nouvelles réalités (exercices de sécurité à l'école, exercices de tir actif dans 90 % des écoles publiques, propositions de personnel de sécurité armé sur le campus) projettent l’idée chez les étudiants que les écoles sont des lieux dangereux avec des niveaux de stress élevés pour les enseignants et les élèves. En plus des inquiétudes pour la sécurité, de nombreux enfants et jeunes adultes connaissent des événements néfastes de l’enfance (EFE) qui ont un impact sur leur capacité à réussir à l'école. La prévalence et l’impact de ces traumatismes sont évidents dans la population mondiale11. Miller indique que « les enfants qui ont été négligés ou maltraités ont des problèmes à former des relations avec les enseignants, une première étape nécessaire pour une expérience en classe réussie. Ils ont appris à se méfier des adultes, et même de ceux qui ont l’air fiable car ils ont été ignorés ou trahis par ceux dont ils dépendaient »12. Étant donné la prévalence mondiale des traumatismes, de plus en plus d’élèves dans les écoles adventistes ont besoin de soins pour ces problèmes. Une éducation et des conseils tenant compte des traumatismes sont des services nécessaires que les écoles doivent être prêtes à mettre en place dans un délai très court. Cela signifie également que les enseignants ont besoin de soutien professionnel additionnel pour travailler avec des parents occupés et fournir l’éducation que leurs enfants méritent. Sans soutien professionnel additionnel, de nombreux enfants auront un mauvais départ dans la vie ce qui mènera à des perspectives économiques revues à la baisse pour l'avenir. Les travailleurs sociaux scolaires ont le potentiel d’être le pont qui aide les membres du conseil et les éducateurs à obtenir les ressources pour combler les besoins de la classe et des étudiants.
Les étudiants qui ont été marginalisés ou privés de leurs droits pour n’importe quelle raison peuvent connaître l’espoir de réaliser leur potentiel éducatif avec l’aide d’un travailleur social scolaire faisant partie de l’équipe scolaire. Ellen White a soulevé ce problème en particulier quand elle écrivait : « La question sera souvent soulevée : que peut-on faire là où la pauvreté règne et doit être combattue à chaque pas? Dans de telles circonstances comment pouvons-nous impressionner les esprits avec des idées correctes d'amélioration ? Certes, le travail est difficile, et à moins que les enseignants, les hommes de réflexion, et les hommes qui ont des moyens financiers exercent leurs talents et influencent comme Christ influencerait s’il était à leur place, une importante œuvre restera inachevée »13. Le soutien intentionnel des besoins en santé mentale des enfants et des jeunes dans l’environnement scolaire exercera une influence positive sur l’école et le personnel enseignant.
Renforcer les relations entre le conseil scolaire et le directeur général
La relation entre les conseils scolaires et les directeurs généraux peuvent parfois être tendues si les conseils décident de microgérer ou remettre en question les décisions de gestion du directeur général. Il peut sembler simple de déclarer que le conseil scolaire gouverne et que le directeur général administre mais il est souvent difficile pour le conseil et le directeur général de clarifier ces rôles. La Hanover Research Review déclare que « les genres de confusion les plus courants dans les districts impliquent des directeurs généraux qui se concentrent trop sur la règlementation et des conseils scolaires qui s’étendent trop loin dans les fonctions administratives »14. Une relation rompue entre le bureau du directeur général et le conseil scolaire local peut affecter négativement le succès du programme de l’école, et indirectement influencer l’expérience d’apprentissage des élèves.
Ne pas comprendre les rôles appropriés du conseil et du directeur général peut mener à une piètre communication, un manque de confiance, des conflits et, ultimement, à la fermeture de l’école. La règle générale est que les conseils établissent les règlements, fixent des priorités et des objectifs, et assurent le fonctionnement des établissements scolaires. Les directeurs généraux identifient les besoins et les politiques du district, évaluent les résultats du fonctionnement quotidien du programme éducatif et recommandent l'embauche et le maintien des contrats des enseignants. Lorsqu’un conseil décide de microgérer les décisions du directeur général sur la gestion, il peut en découler une relation improductive et désagréable.
À l’intérieur du système de gouvernance des écoles adventistes, les opportunités pour bâtir confiance et respect entre le directeur général et le conseil scolaire local peuvent être limitées à cause de facteurs géographiques et autres fonctions administratives que le directeur général doit assumer. Certains conseils scolaires ne peuvent voir le directeur général de leur fédération que lorsqu’il y a des éléments du personnel à examiner qui requièrent la présence du directeur général ou de son associé. Les directeurs généraux doivent être proactifs plutôt que réactifs quand il s’agit de bâtir confiance et respect dans les relations avec le conseil scolaire.
Le NAD Handbook for Superintendants of Seventh-day Adventist Schools indique que « le directeur général de la fédération et/ou ses associés devraient régulièrement assister à un nombre raisonnable de réunions du conseil scolaire dans chaque école15 », mais cette ligne directrice particulière peut laisser trop de latitude à un directeur général de la fédération pour décider du nombre raisonnable de réunions du conseil d'administration auxquelles il doit assister chaque année scolaire, une considération souvent basée sur la distance géographique de l'école par rapport au bureau de la fédération. Les directeurs généraux et leurs associés doivent faire preuve maintenant et dans l’avenir d'une plus grande intentionnalité et d'une plus grande responsabilité pour veiller à ce que leurs relations avec leurs conseils scolaires se maintiennent à des niveaux optimaux. Cela pourrait inclure des visioconférences ou des réunions sur zoom avec les conseils scolaires en remplacement de communications en présentiel. Cela peut exiger plus de réunions en présentiel avec les membres exécutifs de chaque conseil scolaire au bureau de la fédération locale sur une base annuelle ou semi-annuelle. Des réunions programmées avec les présidents de chaque conseil scolaire de chaque école du district ou de la fédération serviraient aussi à établir des relations et favoriser les discussions sur les questions de politique, l'évaluation des écoles, la définition d'une vision, les programmes de formation des conseils scolaires, etc. Les conseils scolaires et les directeurs généraux auront de plus en plus besoin de collaborer et de se consulter régulièrement pour améliorer la qualité de l’éducation et la performance des étudiants confiés à leurs soins.
Introduire plus de voix étudiantes dans la prise de décision
Les parties prenantes questionnent parfois les décideurs en matière d'éducation quant à l’objectif et la signification d’un élément ou d’une décision particulière. Une réponse typique est, « nous faisons cela pour le bien des étudiants ». Cela peut être une évaluation sincère et honnête, mais le fait que les étudiants, généralement, ne soient pas inclus dans la prise de décision à l'échelle du district ou de l'école les gardent « à l’extérieur de la fenêtre, en train de regarder à l’intérieur » et les empêchent de partager leurs idées avec les décideurs sur ce qui est « bon pour les étudiants ». Il est temps que les étudiants soient plus impliqués dans les activités de prises de décision qui les touchent, ainsi que leurs camarades et leur école. Fletcher dit qu’inclure les étudiants en tant que membres du conseil scolaire « peut être la plus puissante ressource la plus inexploitée à la disposition des éducateurs et des leaders scolaires aujourd’hui »16.
Quand Google a accueilli une réunion pour le consortium numérique de l’American Association of School Administrators (AASA) à Chicago en juillet 2016, ils ont réalisé qu’ils étaient en train de planifier comment la technologie transformerait les écoles sans prendre en considération les voix les plus influentes, les étudiants17. Alors qu’au consortium les directeurs généraux exploraient ensemble l’avenir de l’apprentissage, leur conclusion a été que « de placer les voix des étudiants au centre de tout ce que nous faisons nous aidera à concevoir l’avenir avec eux et pour eux… Il nous est venu à l’esprit que les étudiants sont nos utilisateurs, et nos utilisateurs ne faisaient pas partie de notre conversation autant qu’il le faudrait. Sans leur contribution, nous ne serions pas en mesure de réussir, car nous ne l’avions pas »18.
Fletcher offre plusieurs étapes déterminées pour obtenir les voix des étudiants dans le conseil scolaire. Les étudiants dans le conseil scolaire peuvent servir de voix et de consultants quant à leur « expérience sur le terrain » à leur école et en tant que membres consultatifs sans droit de vote. Les avantages d’inclure les voix étudiantes comprennent les suivants :
1. Les étudiants apprennent les processus utilisés pour façonner et améliorer l’éducation.
2. Les étudiants peuvent donner un retour d'information régulier à l’administration quant aux politiques en vigueur de l’école.
3. Étudiants et parents sont mieux informés des politiques importantes de l’école.
4. Les étudiants peuvent fournir des informations et partager leurs points de vue concernant le développement des politiques.
5. Les étudiants peuvent construire d’importantes relations avec les leaders de leur communauté qui servent sur le conseil scolaire19.
Un conseil scolaire performant s’associera avec la communauté pour garantir qu’il peut répondre aux espoirs et aspirations des jeunes sous sa responsabilité. Une manière judicieuse de faire cela est d’inclure intentionnellement des voix étudiantes dans le conseil scolaire.
Améliorer les partenariats école/communauté
Les écoles adventistes ne doivent jamais perdre de vue leur objectif premier. Nos communautés d’églises et d’écoles peuvent instinctivement reconnaître si nos écoles remplissent leur mission de préparer les étudiants pour être des citoyens engagés dans ce monde et pour le royaume de Dieu. Elles savent si leur conseil scolaire est parti à la dérive de sa mission et a adopté un autre agenda. La mission et la vision de l’école doivent être partagées avec la communauté afin que nos écoles puissent récolter les bénéfices que la communauté peut offrir.
Les étudiants saisiront mieux l’importance de la mission et de la vision de l’école en se connectant avec la communauté de l’école. Les conseils scolaires peuvent encourager et soutenir l’école en s’impliquant dans la construction et l’amélioration des partenariats école-communauté. De tels partenariats peuvent rapporter de substantiels dividendes quand la communauté fait partie de l’identité de l’école. Plus bas, voici quelques suggestions sur la façon dont les conseils et la direction de l’école peuvent collaborer pour bâtir ou améliorer le partenariats école-communauté :
1. Réunions d’évangélisation dirigées par les étudiants : les élèves du niveau secondaire peuvent prêcher des sermons à l’intention de leurs pairs et de la communauté en général en montant une tente sur le campus ou en tenant des réunions dans le gymnase de l’école ou à leur église locale. De tels événements aboutissent souvent à des leçons de foi quand le corps étudiant et la communauté sont témoins de baptêmes et du soutien de la communauté et de l’église.
2. Projets de service de classe : on peut planifier de fournir des opportunités hebdomadaires ou mensuelles de servir la communauté et qui peuvent être intégrées dans le programme d’études de Bible. L’implication dans la communauté peut aider à faire briller la lumière sur des étudiants dont les talents ne sont pas apparents en classe.
3. Encourager l’usage communautaire des installations scolaires : les bâtiments de l’école, le gymnase, sont souvent vides à la fin d’une journée d’école et les fins de semaine. Encourager les groupes communautaires sans but lucratif à utiliser les bâtiments (avec une supervision appropriée) peut permettre à l’école de s’impliquer dans les projets de la communauté.
4. Des repas festifs pour les personnes âgées : les étudiants peuvent inviter les personnes âgées de l’église et de la communauté à un repas festif au moins une fois par an. L’école peut demander à une entreprise ou une corporation sans but lucratif de sponsoriser l’événement avec l’aide des parents.
5. Organiser des cours de cuisine et des évaluations de santé pour la communauté : l’éducation à la nutrition et des conseils pour un style de vie sain sont bénéfiques pour les étudiants et pour la communauté. De plus en plus, les gens s’intéressent à apprendre à vivre des vies plus saines, à cuisiner des aliments nutritifs afin d’économiser des sous, et éviter les dangers pour la santé que les aliments du fast-food riches en gras et en sucre causent.
6. Journées de l’emploi : la planification d’au moins deux journées de l’emploi par année offre une magnifique expérience éducative aux étudiants. Cela permet aussi aux gens d’affaires et aux professionnels locaux d’en savoir plus sur l’école et ses besoins, et partager leur expérience et leur expertise.
7. Panneaux d'affichage /de communication : les écoles peuvent utiliser des panneaux d’affichage ou de communication à l’avant de l’école pour remercier les entreprises et les organisations pour leur implication et leurs dons particuliers, ou annoncer des événements sponsorisés par l’école.
8. Semaine du retour à l’école : le conseil scolaire et l’administration peuvent inviter les membres de la communauté et les chefs d’entreprise à retourner à l’école pour quelques heures ou même une journée. Quand les gens en savent plus sur l’école, cela tend à ouvrir des portes et promouvoir une meilleure compréhension de la mission de l’école.
Les conseils scolaires ont besoin de comprendre que plus leur école a d’interaction et de collaboration avec la communauté, plus grande est la probabilité que les ressources et le soutien de l’école vont augmenter. Le dicton qui énonce qu’ « il faut un village pour élever un enfant » peut être réimaginé par les conseils scolaires qui recommanderaient qu’il faut une communauté pour développer et (soutenir) une école. Quand écoles et organisations de la communauté travaillent ensemble pour favoriser l’apprentissage, tout le monde en profite.
Résumé
C’est au niveau local que les véritables changements et une croissance soutenue débutent. Les conseils scolaires doivent jouer un rôle essentiel dans le développement des élèves et l'amélioration des écoles. Les conseils, dès maintenant et à l’avenir, doivent fonctionner différemment. Ils ne doivent pas seulement s’appuyer sur les mandats des districts ou des fédérations mais ils doivent, de façon indépendante, recueillir des données importantes de leurs écoles respectives pour prendre des décisions et prioriser les objectifs (voir encadré). Il faut assurer un développement continu des membres des conseils scolaires, ce qui produira des personnes innovantes et créatives qui résolvent les problèmes, et capables de régler les questions complexes que les conseils rencontrent chaque jour. Les conseils doivent aussi travailler en collaboration avec les directeurs généraux pour s’assurer que la mission de l’école fonctionne en tandem avec les besoins de la communauté, et que les administrateurs de l’école et le personnel la mette en œuvre dans tous les aspects du programme.
Comme Broderick l’indique : « Avec tout ça dans leur assiette, les membres du conseil scolaire ont un rôle important à jouer pour positionner nos districts pour un futur en mouvement perpétuel. Pour survivre et s’épanouir, nous avons besoin de gouverner de manière à valoriser la créativité, le rêve, la proposition et la prise de risque »20. Considérez les paroles suivantes :
« Les hommes que Dieu a connectés avec ses institutions ne doivent pas penser qu’ils n’ont pas besoin d’amélioration personnelle parce qu’ils occupent des postes à responsabilités. S’ils doivent être des hommes représentatifs, des gardiens de l’œuvre la plus sacrée jamais confiée à des mortels, ils doivent adopter la position des apprenants »21.
Le rôle et la responsabilité des conseils scolaires adventistes du septième jour, à mesure que nous avançons dans le 21e siècle, exigent plus de connaissances sur la vision et la gouvernance. Pour conserver leur position centrale dans la gouvernance éducative, les conseils, plutôt que d’être satisfaits du statu quo, doivent être prêts à affronter l’avenir. Les membres des conseils des écoles adventistes K-12 ne peuvent pas souhaiter où seront leur école et ses élèves d’ici quatre ou cinq ans, ils doivent le concevoir maintenant.
Cet article a été revu par des pairs.
Référence recommandée :
Robert Crux, Conseils scolaires adventistes K-12 : Diriger aujourd'hui et dans l'avenir, Revue d’éducation adventiste, n° 68. https://doi.org/10.55668/jae0054
NOTES ET RÉFÉRENCES
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